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20 avril 2017

On a posé quelques questions à Justice avant leur passage à Coachella

par Tsugi

Dimanche de Pâques, rendez-vous est donné avec Justice à Palm Springs, quelques heures avant la messe donnée en clôture de Coachella. Située dans la vallée désertique de Sonora, cette bourgade de 46 000 habitants connue pour ses sources d’eau chaude et ses terrains de golf (mais aussi pour sa plus grosse consommation d’eau par habitant) nous laisse une impression de surréalisme. Apres avoir traversé un champ d’éoliennes au pied d’une chaîne de montagne dont le sommet est couvert de neige, puis avoir longé l’aéroport blindé de jet-privés, nous arrivons dans un quartier où les voitures de luxe en disent long sur le type de villas bâties derrière les façades du le coin. Justice y a loué une maison pour répéter quelques jours avant leur show ; l’occasion pour nous pour prendre des nouvelles sur leur tournée en cours, autour de la piscine.

Tsugi : Comment se passe la tournée ?

Xavier de Rosnay : Ce n’est que le début, nous n’avons fait que 4 dates, c’est un peu comme un tour de chauffe, nous avons été à Mexico, Bogota et Miami. C’est une tournée particulière car nous allons jouer uniquement dans des festivals jusqu’à octobre. C’est un très bon exercice car un seul festival équivaut à 20 dates dans une salle de concert. Autant pour notre équipe qui doit s’adapter très vite pour monter et démonter, autant pour nous qui devons jouer devant un public de festivaliers qui ne vient pas forcement pour nous. C’est une bonne façon de détecter brièvement ce qui marche de ce qui ne marche pas et alors nous améliorer plus rapidement. Lorsque les gens viennent nous voir dans des salles en mode “concert” ils sont forcement plus indulgent.

Gaspard Augé : Ça fait 8 mois qu’on répète mais tu as beau le faire en circuit fermé, et surtout pour ce genre de musique, tant que tu n’as pas les gens devant toi pour voir leurs réactions tu ne sais pas ce qui peut se passer. Même si certains passages sont plutôt prévisibles, d’autres ne le sont pas du tout. Alors pour la première date à Mexico on y est allé avec la peur au ventre.

Tsugi – Quels sont les retours du public ?

Xavier de Rosnay : Difficile de comparer les dates vu que les contextes étaient si différents. Mexico était la première date, même avec 5 jours de répétitions avant nous avons passé toute notre heure de concert à nous demander ce qu’il fallait qu’on fasse, donc nous étions pas super à l’aise, ni vraiment à l’écoute des gens. Nous avons été obligés d’aller ensuite à Bogota avec un set-up réduit, parce que le matos a dû partir directement de Mexico à Miami. Grâce à cette configuration minimale il y a eu une énergie mortelle et il faut dire que les Colombiens sont sûrement moins blasés que les gens de Mexico ou Miami, car moins habitués à recevoir autant de groupes. On y ressent clairement plus d’excitation de la part du public. Mais Miami c’était cool. Nous avons joué sur le live Stage en clôture de l’Ultra Music Festival face à DJ Snake qui jouait sur le main stage et à domicile, pas facile, on était un peu stressé, mais le live a fini par prendre.

Tsugi – Comment est-ce que le nouvel album est-il reçu aux US ?

Xavier de Rosnay : C’est un peu partout la même chose, la moitié des gens aime, l’autre moitié déteste. Et on avance comme ça.

Crédit : Toni François

Tsugi – Vous revenez à Coachella dix ans après votre première venue, y a-t-il des attentes particulières ?

Xavier de Rosnay : Il y a dix ans c’était carrément le premier concert de nos vies ! J’en ai un super souvenir : nous venions de sortir notre premier album, nous finissions la tournée et nous savions que nous allions être en vacances après ce concert d’apres-midi dans la tente Sahara. Nous y avons joué l’année d’après sur un slot formidable, à nouveau à Sahara, la seule scène qui fermait le festival après Roger Waters qui jouait sur la main Stage. Gaspard est revenu en 2010 avec Club 75 (Cassius, Mehdi et Busy P).

Gaspard Augé : On s’était tous habillés en blanc, on jouait tous ensemble avec ce Club 75. Nous avons rejoué à Coachella en 2012, en main stage (capacité 65 000 personnes, ndlr) c’était très stressant mais très cool. Et ce soir et la semaine prochaine (ce dimanche, ndlr) nous jouons au Outdoor Theatre devant 25 000 personnes et face à Kendrick Lamar qui joue sur la moitié de notre live.

Tsugi – Avez-vous l’intention de miser d’avantage sur le marché US ?

Xavier de Rosnay : Le territoire américain est important, d’un point de vue culturel mais aussi parce qu’il est grand. Mais il n’est pas plus essentiel que l’Europe, nous voyons vraiment les choses de manière globale. L’Amérique du nord est aussi considérable que l’Europe de l’ouest. Et le fait de faire des featurings avec des Américains ne nous fait pas plus rêver que ça.

Tsugi – Quel est votre sentiment vis-à-vis de la scène électronique américaine ?

Gaspard Augé : On ne l’a connait pas vraiment et on s’en tape un peu pour être honnête.

Xavier de Rosnay : La musique électronique c’est comme toutes les musiques, on en écoute autant qu’on écoute du rock. Il va y avoir un groupe sur 1000 qui va nous plaire et même parfois dans la musique populaire majeure mais on ne suit pas forcement ce qu’il se passe dans chaque scène.

« Genesis » filmé à Coachella :

Gabrielle de Villoutreys

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