© Valentin Fabre

Paroles explicites et electro trash : le premier EP de Kalika bouscule les codes

Après plusieurs sin­gles hauts en couleurs, la jeune chanteuse Kali­ka pub­lie son pre­mier EP ce 4 mars. Inti­t­ulé Latcho Drom, il est col­oré, frontal, et abor­de sans détour la ques­tion de la sex­u­al­ité. Un peu comme Kali­ka elle même.

« Je pense que ce qui est trash, c’est un peu mon univers glob­al. Même s’il y a aus­si des codes très pop, c’est tou­jours très col­oré. » Voila com­ment se décrivait Kali­ka lors d’une inter­view pour Tsu­gi Radio le 27 jan­vi­er. Apparue au début de l’année 2021, elle a affir­mé dès son pre­mier sin­gle, “L’été est mort”, une per­son­nal­ité bien trem­pée. Dans ce titre, mêlant affir­ma­tion fémin­iste, humour trash et des paroles crues, elle largue un cer­tain Hec­tor. Avant cette chan­son, la musi­ci­enne de 23 ans a suivi une for­ma­tion hétéro­clite : arrivée deux­ième de la Nou­velle Star à 17 ans, elle a enchaîné en s’in­scrivant à des écoles de musique, apprenant le jazz et les musiques actuelles. Avant de se con­sacr­er à ses chan­sons, à la croisée de la var­iété et de l’électronique, flir­tant avec le kitsch.

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Ses pre­mières armes, elles les a d’abord faites au karaoké, à fond, sans peur d’énerver les voisins. « J’é­tais assez dans les clichés, les divas. Tout ce qui est Mari­ah Carey, Brit­ney Spears, Rihan­na tout ça. Lady Gaga, ça a été l’a­pogée de tout. » Une liste à laque­lle pou­vait égale­ment s’ajouter Dal­i­da. Des artistes qui lui inspirent son goût du kitsch assumé, mais aus­si sa façon de revendi­quer une féminité forte. Quant à son nom de scène, il vient de son sec­ond prénom, Kali. Inspiré à la fois d’une divinité de la destruc­tion en Inde (une des inspi­ra­tions visuelles de l’artiste), et surtout de Sara-La-Kali, sainte vénérée des gitans. C’est par­mi ces derniers qu’elle a gran­di et à qui elle rend hom­mage dans le titre de son EP, dont deux titres ont été pro­duit par Dan Levy de The Dø.

Que ce soit dans “Chau­dasse” ou “Touche Moi”, en duo avec Joan­na (poten­tielle can­di­date à l’Eurovision mais surtout chanteuse pop promet­teuse), Kali­ka manie le franc-parler pour arriv­er à ses fins. « C’est impor­tant pour moi de dire les choses comme je par­le, c’est à dire de manière assez crue » explique-t-elle au micro de Tsu­gi Radio. Mais il ne faut pas s’y tromper : quand elle par­le de sexe, elle par­le en creux d’émotions, de fémin­isme et de ses angoiss­es per­son­nelles. C’est que la sex­u­al­ité ne relève pas unique­ment de la vie privée : elle cristallise les rap­ports humains dans toute leur com­plex­ité. « Dire des choses impor­tantes, qu’il y ait de la pro­fondeur, mais sans qu’on ait envie de se tir­er une balle, voila ce qui me tient vrai­ment à cœur. Et qu’on puisse quand même sourire. »

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