Paul K agressé pendant son set, le DJing sous tension
Paul Kalkbrenner a été agressé physiquement par un membre du public monté sur scène, interrompant brutalement son set lors du festival elrow Town 2025 à Madrid. Au-delà de l’indignation, l’incident soulève une réalité préoccupante : les violences envers les DJ, physiques ou verbales, se multiplient sur et autour des scènes/DJ booths.
La scène s’est déroulée à Madrid, lors du festival elrow Town 2025. Alors que Paul Kalkbrenner jouait en plein air devant une foule compacte, un spectateur est parvenu à forcer le dispositif de sécurité pour monter sur scène. L’homme s’est jeté sur l’Allemand, interrompant net le set et semant la panique. La sécurité est intervenue pour maîtriser l’individu. La scène a été filmée et relayée massivement sur les réseaux sociaux, soulevant des questions sur la vulnérabilité des artistes en live. Car ce type d’agression n’est malheureusement pas un cas isolé.
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L’agression de Paul Kalkbrenner, pas un cas isolé
Plusieurs DJs et producteurs-productrices ont été victimes d’incidents similaires, où des membres du public franchissent la barrière physique et symbolique de la scène. Nic Fanciulli par exemple, s’est retrouvé face à un spectateur agressif qui a tenté d’arracher sa table de mixage lors d’un événement en République dominicaine.
À Paris, au Cabaret Vert, la DJ et productrice Paloma Colombe a dû continuer son set sous une pression constante : dès les premières minutes, plusieurs hommes se sont mis à lui crier dessus, lui dicter ses choix musicaux, lui faire des doigts d’honneur et à envahir son espace, ignorant ses gestes explicites leur demandant d’arrêter. Privée de toute protection de la part de l’organisation, ce sont ses proches qui ont dû assurer eux-mêmes sa sécurité pendant toute la performance, encaissant au passage insultes sexistes.
De son côté, le chanteur iLoveMakonnen a été violemment tiré hors de scène et frappé en plein concert, sans qu’aucun signe avant-coureur ne laisse présager d’un tel passage à l’acte. Plus récemment, DJ Fat Tony a reçu des coups lors soirée londonienne, cette fois de la part d’un autre DJ, dans un climat de tension et d’ego exacerbé.
La scène, un espace à sécuriser
Ces incidents, de plus en plus fréquents, remettent en question les dispositifs de sécurité dans les clubs, les festivals et même en ligne, où la haine et les menaces peuvent se répandre sans le moindre filtre. Ils rappellent que le rôle de DJ, souvent idéalisé, s’exerce en réalité dans des contextes où les tensions peuvent vite dégénérer : alcool, promiscuité extrême, disparition des frontières physiques entre scène et public. Dans des formats immersifs comme ceux de Boiler Room, où les producteurs/DJ sont encerclés par le public à quelques centimètres, la question de la sécurité prend une dimension encore plus importante.
Face à cela, les organisateurs d’événements devront très certainement revoir leurs copies : renforcer la sécurité en coulisses, protéger les artistes sans couper le lien avec le public, et prendre au sérieux les signaux d’alerte, même lorsqu’ils semblent anecdotiques. Car pour que la fête continue d’exister, elle doit rester un espace de liberté mais aussi de respect et de protection.
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