đȘ Peacock Society : comment on organise le plus gros festival techno de Paris en 2021
La bamboche, câest reparti ! AprĂšs avoir dĂ» annuler son Ă©dition 2020, le Peacock Society Festival fait son retour les 4 et 5 septembre. Et comment mieux cĂ©lĂ©brer ces retrouvailles quâavec un nouveau lieu : fini le Parc Floral, le Peacock sâinstalle au parc de Choisy, Ă CrĂ©teil. 50 000mÂČ dâopen air avec cinq scĂšnes, plus de cinquante artistes de tous horizons de la musique Ă©lectronique, dont plusieurs rĂ©fĂ©rences internationales, et une jauge de 10 000 personnes par jour. Câest presque comme si rien nâavait changĂ©. Alexandre Jaillon, directeur du festival et de l’agence-mĂšre We Love Art, nous explique comment le dĂ©fi a Ă©tĂ© relevĂ© aprĂšs un an et demi d’incertitude et de pandĂ©mie, alors que We Love Green, organisĂ© par la mĂȘme Ă©quipe, a malheureusement dĂ» annuler son Ă©dition 2021.
« On a vite Ă©tĂ© convaincus que le test, en complĂ©ment de la vaccination, permettait dâimaginer des Ă©vĂ©nements plus importants que la jauge Ă 5 000 personnes proposĂ©e Ă ce moment. »
Pourquoi maintenir le Peacock et pas le WLG ?
Sur les deux festivals, on sâest mobilisĂ©s dĂšs le mois dâoctobre 2020 pour imaginer comment reprendre les concerts et festivals de maniĂšre progressive, notamment avec les concerts-tests. Au dĂ©but du printemps, suite aux premiĂšres discussions avec lâAP-HP et le MinistĂšre de la SantĂ©, on a vite Ă©tĂ© convaincus que le test, en complĂ©ment de la vaccination, permettait dâimaginer des Ă©vĂ©nements plus importants que la jauge Ă 5 000 personnes proposĂ©e Ă ce moment.
Et comment a Ă©voluĂ© cette rĂ©flexion dans le courant de lâĂ©tĂ© ?
Il a fallu se frotter Ă la rĂšgle des 4mÂČ par personne. Pour Peacock, on avait la chance dâavoir un nouveau site en plein air, dans lequel on pouvait avoir plus de 50 000mÂČ, ce qui correspondait plutĂŽt bien au contexte. Donc on pouvait envisager de faire le festival dans ces conditions, et moduler sur la capacitĂ© dâaccueil, ou la surface dâimplantation. We Love Green restait aussi envisageable, en restant sur le mĂȘme site quâavant, avec une jauge Ă 50%. Ce qui a fait la diffĂ©rence ces derniĂšres semaines, ce sont plusieurs facteurs. Dâabord, We Love Green est beaucoup plus gros que Peacock. Le premier demande trois semaines de montage, contre une semaine pour lâautre. Donc on pouvait attendre beaucoup plus tard de voir lâĂ©volution de la situation. Ă cĂŽtĂ© de ça, We Love Green a beaucoup de tĂȘtes dâaffiches internationales, qui se dĂ©placent avec 20 voire 40 personnes dans leur entourage. Les risques liĂ©s au Covid Ă©taient donc plus grands. à ça sâajoute la question des transports internationaux, qui ajoutait une part de risque. Donc tout sâaccumulait, et la progression fulgurante du variant Delta a ramenĂ© une part dâincertitude sur lâĂ©volution de la situation sanitaire. Ce qui a menĂ© Ă ces dĂ©cisions, et la diffĂ©rence entre les deux festivals.
« On est trĂšs proches de ce qu’on avait prĂ©vu initialement. »
Avez-vous repensĂ© l’ampleur du Peacock Society ?
Oui, et câest au niveau de la programmation que ça sâest jouĂ©, câest elle qui amĂšne la frĂ©quentation. Donc on a imaginĂ© une jauge de 10 000 spectateurs ou plus, et on a rĂ©flĂ©chi Ă la programmation qui permette dâaller dans ce sens. On a privilĂ©giĂ© les artistes et collectifs français, parce que ce nâest pas toujours ceux quâon voit le plus dans les festivals Ă©lectroniques en France, ironiquement. On a la scĂšne house avec notamment Folamour, de la techno avec U.R Trax ou I Hate Models, des choses assez variĂ©es.
Il a fallu sâadapter, changer de plans, Ă certains moments ?
HonnĂȘtement, on est trĂšs proches de ce quâon avait prĂ©vu initialement. Avec un grand site, cinq scĂšnes, on pouvait ĂȘtre souples. Et le pass sanitaire nâest plus vraiment un problĂšme aujourdâhui, je pense, contrairement Ă il y a un mois et plus. Câest plus ou moins rentrĂ© dans les mĆurs.
à quel moment avez-vous choisi ce nouveau lieu du parc de Choisy, et surtout pourquoi ?
Ăa fait plus de deux ans, donc bien avant la crise sanitaire, quâon a choisi ce site. On avait envie de faire Ă©voluer Peacock, qui avait lieu depuis six ans dans le Parc Floral. Il y a une halle magnifique, mais qui ne nous permettait pas de nous Ă©tendre Ă lâextĂ©rieur. Donc on a fait le choix de trouver un lieu extĂ©rieur, et quelque part, la crise sanitaire nous a confortĂ©s dans ce choix. On est trĂšs contents de ce format, et de la proposition que ça offre. Parce quâon a trĂšs envie de danser tous ensemble.
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Parc de Choisy © Maxime Chermat
La pandémie a-t-elle été un obstacle à la programmation ?
Non, pas vraiment. DĂšs le dĂ©part, on nâa pas trop contactĂ© dâartistes amĂ©ricains, parce quâil y avait beaucoup dâincertitudes sur leur venue. On a plutĂŽt privilĂ©giĂ© des Français et des EuropĂ©ens. Les contraintes sont plutĂŽt liĂ©es Ă lâaccueil technique sur les gros live, Ă©ventuellement quelques soucis de disponibilitĂ©. Mais on nâa eu aucune annulation dâartiste.
« Le plus dur a Ă©tĂ© dây croire, et dây croire jusquâau bout. »
Vous vous Ă©tiez Ă©galement basĂ©s sur un sondage rĂ©alisĂ© en mars, afin de mieux cerner les envies du public. Avec lâĂ©volution de la crise et des protocoles, ce sondage est-il toujours pertinent ?
Non seulement il est toujours pertinent, mais il nous a aidĂ©s, nous et les autoritĂ©s, dans la perception quâon pouvait avoir de lâĂ©volution potentielle de la situation. 85% des sondĂ©s ont rĂ©pondu ĂȘtre prĂȘts Ă participer Ă un concert-test oĂč il faudrait prĂ©senter un test nĂ©gatif. Et câĂ©tait au mois de mars. Ăa nous a confortĂ©s dans lâidĂ©e que le pass sanitaire, qui Ă©tait dĂ©jĂ Ă©voquĂ©, permettrait dâimaginer une reprise progressive. On a ensuite partagĂ© ce sondage, notamment au MinistĂšre de la SantĂ©, qui avait besoin dâun retour des organisateurs de spectacles. Ils savaient que ça ne pouvait pas juste arriver dâen haut.
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Au final, quel était le plus gros défi à relever, par rapport aux contraintes imposées ?
Ăa a Ă©tĂ© dây croire, et dây croire jusquâau bout. AprĂšs lâannulation de 2020, il a fallu se tenir Ă nos objectifs, et montrer que tout est possible. On a tout fait pour ĂȘtre acceptĂ©s localement, on a travaillĂ© main dans la main avec la RATP et la SCNF pour intensifier les possibilitĂ©s de retour (parce quâon est vraiment au pied du RER). On a un parc sublime, je trouve la programmation assez large, bref, il y a plein dâĂ©lĂ©ments trĂšs positifs, au-delĂ du contexte et des difficultĂ©s quâon a pu expĂ©rimenter ces derniers mois. Le montage a dĂ©marrĂ© lundi, et tout se passe de façon trĂšs calme. On reste vigilants, câest toujours un challenge dâarriver dans un nouveau lieu. Mais ça se passe extrĂȘmement bien. La conclusion de tout ça est assez rĂ©jouissante, pour nous, le public et les artistes.
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