Protection des œuvres, le choc de simplification

par Tsugi

Une nou­velle plate­forme, Music­start, sim­pli­fie la vie des jeunes pro­duc­teurs en leur per­me­t­tant de pro­téger leur musique, rapi­de­ment et sim­ple­ment. Ce qui n’a pas tou­jours été le cas, comme Fakear s’en souvient. 

Quelle est peut-être la plus grande angoisse d’un jeune pro­duc­teur ou d’une jeune pro­duc­trice ? Que l’on puisse douter qu’il soit à l’origine des com­po­si­tions. D’autant qu’aujourd’hui avec la mul­ti­plic­ité des canaux de dif­fu­sion, un ou une artiste qui débute expose à l’écoute de tous ses morceaux sur Sound­Cloud, Band­camp, YouTube, Tik­Tok ou Insta­gram. Au risque bien sûr d’être copié ou plag­ié. Et cela ne date pas d’hier. Peut-être vous rappelez-vous de l’embrouillamini du print­emps 2006, quand l’Allemand Patrick Chardron­net et le Français Oxia avaient sor­ti qua­si­ment le même morceau note pour note, bap­tisés « Eve by Day » pour le pre­mier (en octo­bre 2005) et « Domi­no » pour le sec­ond (en avril 2006). Même struc­ture, même ligne de basse, les simil­i­tudes étaient trou­blantes autour de ces deux tubes de la musique élec­tron­ique que l’on entend encore aujourd’hui sur les dance­floors du monde entier. Et même si aucune mal­hon­nêteté n’a jamais été retenue dans cette affaire qui sem­ble plutôt tenir du hasard, ce cas de fig­ure est le cauchemar de tous les pro­duc­teurs : voir un de ses morceaux copié ou même inspir­er un autre très fortement.

 

fakear

Fakear © Ella Hermë

 

 

Pour éviter cela, il existe une solu­tion toute sim­ple : dépos­er sa musique pour la pro­téger. D’autant qu’aujourd’hui cette procé­dure, longtemps réputée com­plexe est dev­enue très sim­ple. En lançant la plate­forme Music­start, la Sacem a con­sid­érable­ment sim­pli­fié la procé­dure de pro­tec­tion de la musique. Plus de paperasse, tout se fait en quelques clics sur le site, plus de temps per­du, il faut doré­na­vant trois min­utes pour dépos­er un titre et béné­fici­er pour une somme min­ime (3,99 euros le titre, ou 4,99 euros par mois, avec un nom­bre illim­ité de dépôts) d’une pro­tec­tion effi­cace grâce à la blockchain, qui génère un cer­ti­fi­cat de preuve d’antériorité val­able à vie pour faire val­oir ses droits sur sa musique. Music­start a été avant tout pen­sé pour les « bed­room pro­duc­ers » émergents.

 

 

 

 

Juste­ment, c’est ce qu’était Fakear il n’y a encore pas si longtemps. À quelques semaines de la sor­tie de son qua­trième album Tal­is­man, prévu pour début 2023, il partage ce sou­venir de ses débuts qui va for­cé­ment être fam­i­li­er à de nom­breux musi­ciens. « Au début de ma car­rière, je ne pen­sais pas qu’il était impor­tant de dépos­er ses œuvres. Pour prou­ver que c’était moi qui les avais créées, je m’envoyais des clés USB rem­plies de mes com­po­si­tions par la poste dans des enveloppes que je n’ouvrais jamais. Le cachet de la poste faisant foi. J’étais un étu­di­ant geek et flem­mard je sup­pose, je me dis­ais que je pro­tégerais suff­isam­ment mes créa­tions par moi-même. Les plus lax­istes d’entre nous auront tou­jours cette tech­nique de la let­tre envoyée à soi-même, mais hon­nête­ment je n’en con­nais plus telle­ment qui font ça.» Music­start per­met d’enregistrer tous les stades de créa­tion de l’œuvre et pas seule­ment sa ver­sion finale. Incon­testable­ment un plus en cas de lit­ige, puisque cela dénote l’implication tout au long du proces­sus de créa­tion. Plus besoin d’aller faire la queue à La Poste, tout se passe der­rière l’écran de votre ordi­na­teur ou de votre téléphone.

 

 

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