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25 octobre 2022

Protection des œuvres, le choc de simplification

par Tsugi

Une nouvelle plateforme, Musicstart, simplifie la vie des jeunes producteurs en leur permettant de protéger leur musique, rapidement et simplement. Ce qui n’a pas toujours été le cas, comme Fakear s’en souvient.

Quelle est peut-être la plus grande angoisse d’un jeune producteur ou d’une jeune productrice ? Que l’on puisse douter qu’il soit à l’origine des compositions. D’autant qu’aujourd’hui avec la multiplicité des canaux de diffusion, un ou une artiste qui débute expose à l’écoute de tous ses morceaux sur SoundCloud, Bandcamp, YouTube, TikTok ou Instagram. Au risque bien sûr d’être copié ou plagié. Et cela ne date pas d’hier. Peut-être vous rappelez-vous de l’embrouillamini du printemps 2006, quand l’Allemand Patrick Chardronnet et le Français Oxia avaient sorti quasiment le même morceau note pour note, baptisés « Eve by Day » pour le premier (en octobre 2005) et « Domino » pour le second (en avril 2006). Même structure, même ligne de basse, les similitudes étaient troublantes autour de ces deux tubes de la musique électronique que l’on entend encore aujourd’hui sur les dancefloors du monde entier. Et même si aucune malhonnêteté n’a jamais été retenue dans cette affaire qui semble plutôt tenir du hasard, ce cas de figure est le cauchemar de tous les producteurs : voir un de ses morceaux copié ou même inspirer un autre très fortement.

 

fakear

Fakear © Ella Hermë

 

 

Pour éviter cela, il existe une solution toute simple : déposer sa musique pour la protéger. D’autant qu’aujourd’hui cette procédure, longtemps réputée complexe est devenue très simple. En lançant la plateforme Musicstart, la Sacem a considérablement simplifié la procédure de protection de la musique. Plus de paperasse, tout se fait en quelques clics sur le site, plus de temps perdu, il faut dorénavant trois minutes pour déposer un titre et bénéficier pour une somme minime (3,99 euros le titre, ou 4,99 euros par mois, avec un nombre illimité de dépôts) d’une protection efficace grâce à la blockchain, qui génère un certificat de preuve d’antériorité valable à vie pour faire valoir ses droits sur sa musique. Musicstart a été avant tout pensé pour les « bedroom producers » émergents.

 

 

 

 

Justement, c’est ce qu’était Fakear il n’y a encore pas si longtemps. À quelques semaines de la sortie de son quatrième album Talisman, prévu pour début 2023, il partage ce souvenir de ses débuts qui va forcément être familier à de nombreux musiciens. « Au début de ma carrière, je ne pensais pas qu’il était important de déposer ses œuvres. Pour prouver que c’était moi qui les avais créées, je m’envoyais des clés USB remplies de mes compositions par la poste dans des enveloppes que je n’ouvrais jamais. Le cachet de la poste faisant foi. J’étais un étudiant geek et flemmard je suppose, je me disais que je protégerais suffisamment mes créations par moi-même. Les plus laxistes d’entre nous auront toujours cette technique de la lettre envoyée à soi-même, mais honnêtement je n’en connais plus tellement qui font ça.» Musicstart permet d’enregistrer tous les stades de création de l’œuvre et pas seulement sa version finale. Incontestablement un plus en cas de litige, puisque cela dénote l’implication tout au long du processus de création. Plus besoin d’aller faire la queue à La Poste, tout se passe derrière l’écran de votre ordinateur ou de votre téléphone.

 

 

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