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Redbull Music Festival 2019 © Jacob Khrist
2 octobre 2019

Red Bull a assemblé le sound-system le plus culte des nuits new-yorkaises : on y était

par Pierre-Louis Hahn

On a tous rêvé un jour d’avoir le sound-system optimal pour notre chez-soi. Si certains ont gardé ce rêve dans un coin de leur tête, Sébastien Deswarte lui a donné vie. En 20 ans et au fur et à mesure de ses recherches, ce Dunkerquois s’est construit un sound-system inspiré par les deux plus grands clubs new-yorkais de l’Histoire : le Loft et le Paradise Garage. C’est donc tout naturellement que Red Bull, après l’avoir fait connaître au public lors d’une interview en début d’année, l’a invité lui et son sound-system pour une après-midi au 104 en guise de clôture du Red Bull Music Festival Paris. Autant l’avouer tout de suite : on ne s’est pas fait prier pour aller y faire un tour.

© Jacob Khrist

Arrivé au 104, on cherche les panneaux Red Bull qui finissent par nous mener à une petite salle en contrebas de la nef principale. Au bout du couloir et de la petite terrasse où s’affairent les fumeurs, on découvre une petite salle carrée. La décoration est sobre : un grand rideau noir surmonté d’un logo Red Bull lumineux, des boules à facettes suspendues au plafond et un DJ-booth discret, au ras du sol, comme pour rappeler qu’ici ce n’est pas tant le DJ que l’on célèbre mais les enceintes et les caissons disposés aux quatre coins de la pièce. C’est Sébastien Deswarte qui mixe. Sous son alias Seb le Vinyl, il enchaîne une sélection funk, soul, house et disco dont les textures prennent forme à la sortie du sound-system. On se surprend à poser la main délicatement sur le bois des enceintes, comme pour toucher une part d’histoire. À commencer par les deux caissons de basses Bertha posés à même le sol, caissons qui ambiançaient rien de moins que les soirées de DJ Harvey à Hawaï. Boostées par un filtre basse acheté à un proche de Gary Stewart, les fréquences des morceaux disco du Dunkerquois prennent une ampleur plus profonde et viennent caresser les mollets. Après plus de 2h de mix, il laisse la place sous les applaudissements à un invité de marque en la personne de James Murphy. Le leader de LCD Soundsystem s’installe derrière les platines et entame un set de 4h donnant à voir toute la force de l’installation sonore. Percussions, cuivres, bois, cordes, tous les instruments et tous les styles y passent. De « She’s a Lady » de Tore au « I’m So Green » de Can, de « Tsakan » de Paul Ndlovu à l’afrobeat du « Ye Ye De Smell » de Fela Kuti, l’atmosphère se charge en intensité au fur et à mesure que les morceaux s’enchaînent, et on se surprend de plus en plus à danser face aux enceintes et non face aux DJs. On terminera cette soirée sur un dernier set, celui de Colleen ‘Cosmo’ Murphy, dont le mentor n’était autre qu’un certain David Mancuso. Tout sourire aux platines, elle ne cache pas son plaisir en lançant ses premiers disques et en tournant les potards de la Bozak. Ça groove, ça danse, le tout illuminé par les éclats des boules à facettes qui éclairent brièvement les sourires ravis des passionnés encore présents tard sur le dancefloor ce dimanche soir. Mais quand on aime le son, on ne compte pas les heures.

© Jacob Khrist

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