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15 juin 2015

Rencontre avec J.A.C.K à l’occasion de la sortie de son nouvel EP

par rédaction Tsugi

J.A.C.K, ce nom ne devrait pas vous être étranger. Remixeur émérite, le jeune homme nous montre son talent depuis quelques années déjà. Stromae, C2C, Disclosure et même Talisco, ils ont tous laissé à J.A.C.K carte blanche pour des remixes officiels qui n’ont pas tardé à faire parler de lui.

F r a g m e n t s, son premier EP, sort aujourd’hui et nous avons sauté sur l’occasion pour aller à sa rencontre. Avant de commencer la lecture, lancez l’écoute de l’Intro que nous vous proposons de découvrir ci-dessous en exclusivité.

Tu as été formé au conservatoire et tu as d’abord fait tes débuts dans un répertoire plutôt rock. Comment s’est fait la transition vers la musique électronique ?

Assez naturellement à vrai dire, principalement via des groupes comme Ratatat que j’ai découvert au lycée, qui mélangeaient indie rock/harmonie de guitare à la Queen etc.. avec de l’electro. Et aussi pour le coté pratique de la musique électronique, ne plus avoir à faire de compromis comme dans un groupe lambda, un ordi ne pose pas de question, il exécute. Je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir changé de style de musique, c’est juste le moyen de la faire qui a changé, et puis ce n’est pas vraiment un genre à proprement parler, mais plutôt un procédé.

Tu as fait beaucoup de remixes officiels pour différents artistes. C’était ta manière de te faire remarquer avant de préparer un EP plus personnel ?

  Oui, c’était aussi un bon exercice, ca m’a également permis d’expérimenter des trucs, de faire des erreurs que je ne referai plus sur mes propres prods. Cela dit, certaines tracks de l’EP sont issues de chutes provenant de version de remixes avortées, donc je ne sais pas si on peut parler d’un EP plus « personnel ».

Tu as une communauté derrière toi qui te suit après tes différents remixes remarqués. Tu penses qu’ils vont être surpris par cet EP ? 

Je ne sais pas, si ils s’attendent à quelque chose de similaire à ce que j’ai pu faire avant, oui sûrement. Je pense que Magellan a refroidi pas mal de monde, j’ai eu quelques retours du style « ou sont passé les samples cutés et la disto ?! » C’est aussi ma manière de dire ne m’attends nulle part, demain je reviens avec un album de reggae ou de black metal si j’ai envie.

En tant que grand remixeur, tu penses quoi du fait de se remixer soi-même ? Comptes-tu le faire ? 

Je ne suis malheureusement pas encore assez souple pour réussir à sucer ma propre queue.

Quel est l’artiste/groupe que tu aimerais remixer prochainement ? 

J’en prépare un actuellement pour Bavoog Avers, un groupe super prometteur, sinon personne en particulier.

Envisages-tu la préparation d’un album ? 

J’hésite entre le 2éme EP et l’album, pour le moment je ne sais pas, je ferais bien un second EP avec des rappeurs, j’y réfléchis.

Quelle sont tes plus grandes influences musicales ? 

C’est compliqué de savoir ce qui t’influence vraiment musicalement, j’ai aimé tellement de groupes… Et puis j’ai vraiment commencé par le fond de la poubelle, j’vais pas jouer au mec qui écoutait les Pink floyd ou les Doors au collège, non, (j’ai découvert les Floyd y’a 6 mois, j’ai pris une claque de malade en écoutant Echoes, le passage vers 18 minutes) moi au collège j’écoutais pas mal sum 41/ linkin park etc, j’ai beau cracher dessus autant que je veux aujourd’hui, ca reste des molards affectueux. Malgré tout le mal qu’on peut en dire ces groupes m’ont marqué, c’est à cette époque là, entre la 6éme et la 5éme que t’es le plus vulnérable à la musique, et puis ça a doucement évolué. J’ai saigné Nirvana pendant des années comme un dingue.

Après, j’ai eu ma période Babyshambles/Strokes/The Kooks etc, et puis le passage à l’electro avec des groupes comme Ratatat, Justice ou Daft Punk, qui sont des groupes à la musique tellement référencée que ce sont des puits sans fond vers de plus vieux groupes complétement géniaux que je ne connaissais pas très bien, genre Queen, (énorme claque Queen aussi) ou bien les Beatles, bref de découvertes en découvertes, en passant par des trucs plus ou moins pointu ou barré genre Igorrr (qui sample Chopin dans « Oœsophage de tourterelle ») ou Siriusmo qui m’a amené à Radiohead (énorme gifle également), SBTRKT, Chilly Gonzales (Gogol/Overnight) qui t’amène vers Erik Satie, j’en suis arrivé à la source du truc, y’a un moment où tu te rends compte que l’intégralité de la musique occidentale est résumé par les travaux de Bach et Beethoven, « plus rien ne m’étonne plus rien ne me fait bander » comme dit si bien Doc Gyneco dans « Nirvana ». 

En ce moment j’écoute pas mal Billie Holiday et des vieux freestyles de Hayce Lemsi, les 2 n’ont absolument rien à voir et pourtant ca m’influence aussi, forcément, je suis en constante digestion de tout ces trucs, je les transpire en musique mais ca ne cesse d’évoluer. Je ne pourrais pas te dire laquelle prédomine, mais tout ce qui est liée à la tendre enfance passé un certain âge, il n’y plus que ca qui te touche.

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