🤝 Retrouvailles : le Badaboum repart, plus écolo, abordable et inclusif qu’avant
Ă€ l’instar du Rex ou de la Machine du Moulin Rouge, le BadÂaboum a lui ausÂsi laisÂsĂ© passÂer l’étĂ© pour rouÂvrir dans les meilleures conÂdiÂtions le 26 aoĂ»t. PorÂtant ainÂsi la ferÂmeÂture Ă 531 jours conÂsĂ©ÂcuÂtifs, soit 18 mois. Un temps immense, mais que l’équipe a mis Ă profÂit pour repenser le proÂjet et rĂ©afÂfirmer ses valeurs.
“On a repenÂsĂ© ce qu’on voulait reprĂ©senÂter dans la fĂŞte, ce qu’éÂtaient nos valeurs, notre idenÂtitĂ©. Ça nous a perÂmis de conÂtinÂuer d’avancer.”

©Lily Rault
ComÂment se sont passĂ©s ces 18 derniers mois, pour vous ?
On a ferÂmĂ© quelques jours avant le preÂmier conÂfineÂment, dĂ©but mars 2020. On Ă©tait abaÂsourÂdis, on ne savait pas oĂą ça irait, comÂbiÂen de temps ça durÂerait. On s’est prĂ©ÂparĂ©s plusieurs fois Ă rouÂvrir, notamÂment en sepÂtemÂbre 2020, et chaque fois on s’est fait couper l’herbe sous le pied. On a dĂ» annuler beauÂcoup de soirĂ©es, rapÂaÂtriÂer l’arÂgent qui Ă©tait dehors, reporter, remÂboursÂer tout le monde. C’éÂtait dur moraleÂment, ne pas avoir de vision nous donÂnait l’impression de traÂvailler pour rien. Pour tenir, on a dĂ©velopÂpĂ© d’autres activÂitĂ©s dans le lieu. Par exemÂple, on accueilÂli le tourÂnage d’une vingÂtaine de clips, avec des artistes comme CrysÂtal MurÂray ou Heuss L’EnÂfoirĂ© et Vald. Ça nous a perÂmis d’enÂtretenir le lieu, qui menaçait d’être Ă l’aÂbanÂdon. Le BadÂaboum est gĂ©rĂ© par BonÂjour BonÂsoir, une agence qui gère d’autres lieux, et faire parÂtie d’un groupe nous a aidĂ©. Mais cela n’empĂŞche que le groupe est endetÂtĂ©, et on va devoir remÂboursÂer ça. Et ce qui nous a fait tenir, c’est surtout la perÂspecÂtive de rouÂvrir, bien sĂ»r. Le fait de rĂ©flĂ©chir Ă ce qu’alÂlait devenir le BadÂaboum nous a aidĂ© ausÂsi. On a repenÂsĂ© ce qu’on voulait reprĂ©senÂter dans la fĂŞte, ce qu’éÂtaient nos valeurs, notre idenÂtitĂ©. Ça nous a perÂmis de conÂtinÂuer d’aÂvancer. Les annonces du 21 juin nous ont redonnĂ© conÂfiÂance, c’éÂtait la lumière au bout du tunÂnel mĂŞme si on n’y a vraiÂment cru que le jour mĂŞme de la rĂ©ouverture.
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Une rĂ©ouÂverÂture qui a fini par arrivÂer le 26 aoĂ»t. Qu’est-ce que vous avez souhaitĂ© metÂtre en avant pour cĂ©lĂ©brÂer cela ?
On a rouÂvert un jeuÂdi, et on s’est dit qu’il falÂlait faire un gros week-end, et Ă©galeÂment d’emblĂ©e acter les changeÂments du BadÂaboum, nĂ©s des rĂ©flexÂions menĂ©es penÂdant la ferÂmeÂture. On voulait remetÂtre les valeurs au cenÂtre de la fĂŞte. Trois sujets nous tenaient Ă cĹ“ur. Le preÂmier, c’éÂtait l’éÂcoloÂgie. On a traÂvailÂlĂ© sur la rĂ©ducÂtion des dĂ©chets, la rĂ©uÂtilÂiÂsaÂtion des accesÂsoires, comme les gobÂelets Ă usage unique ou les pailles, on a changĂ© de fourÂnisseur d’élecÂtricÂitĂ©, on essaie de proÂgramÂmer des artistes locaux et essayÂer d’avoir des proÂgramÂmaÂtions moins polÂluÂantes. D’une manière très symÂbolÂique, on voulait l’exÂprimer dès la soirĂ©e de rĂ©ouÂverÂture, en colÂlabÂoÂraÂtion avec le mouÂveÂment DJs For CliÂmate Action, qui incite les artistes Ă engager leur comÂmuÂnautĂ© sur les probÂlĂ©ÂmaÂtiques Ă©cologiques. La secÂonde valeur imporÂtante, c’éÂtait la crĂ©aÂtion d’un safe space. On a traÂvailÂlĂ© avec l’asÂsoÂciÂaÂtion ConÂsenÂtis pour Ă©tablir une charte de bon comÂporteÂment et de conÂsenÂteÂment Ă l’inÂtĂ©rieur du BadÂaboum. Ça a très bien marchĂ©, le pubÂlic y a Ă©tĂ© rĂ©cepÂtif. Enfin, on a tenu Ă monÂtrÂer que le BadÂaboum voulait devenir beauÂcoup plus inclusif et parÂiÂtaire. On a cherÂchĂ© cette parÂitĂ©, on a beauÂcoup de DJs rĂ©siÂdentes fĂ©minines et queer. Pour ça, on a invitĂ© le colÂlecÂtif GoĂ»ter de Nuit pour la soirĂ©e du dimanche. On voulait sigÂniÂfiÂer que le BadÂaboum est ouvert Ă tout le monde. Ce week-end Ă©tait une conÂcenÂtraÂtion de tout ce qu’on voulait remetÂtre au cenÂtre de la fĂŞte. Et on va conÂtinÂuer Ă dĂ©velopÂper ça, de belles soirĂ©es nous attendent.
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“On a d’ailleurs voulu baissÂer le prix des entrĂ©es, pour ĂŞtre plus aborÂdÂables. D’auÂtant que les gens ont dĂ©velopÂpĂ© d’autres moyens de faire la fĂŞte dernièreÂment, dans des open airs, des wareÂhousÂes, ou des fĂŞtes dites clandestines.”
Au-delĂ de ces rĂ©flexÂions, y a‑t-il eu d’autres changeÂments dans le club ?
Les Ă©quipes ont Ă©tĂ© pas mal renouÂvelĂ©es penÂdant cette annĂ©e et demie. Mais surtout, on a toute cette modÂiÂfiÂcaÂtion RSE [ResponÂsÂabilÂitĂ© SociĂ©Âtale des EntreÂprisÂes, soit la prise en compte d’enÂjeux Ă©cologiques, sociÂaux ou Ă©thiques], qui a nĂ©cesÂsitĂ© qu’on modÂiÂfie cerÂtaines choses dans l’orÂganÂiÂsaÂtion. On a ausÂsi transÂforÂmĂ© l’éÂtage du BadÂaboum. Avant, le rez-de-chaussĂ©e et l’éÂtage Ă©taient très disÂtincts, mainÂtenant on veut crĂ©er un club globÂal, dans lequel on peut se dĂ©placÂer. Sinon, la poliÂtique du BadÂaboum reste globÂaleÂment la mĂŞme, colÂorĂ©e et cosÂtumĂ©e, on va reprenÂdre des forÂmats traÂdiÂtionÂnels, comme la fĂŞte d’HalÂloween. On essaie d’être le plus ouverts posÂsiÂble (d’ailleurs, mieux vaut arrivÂer tĂ´t, on est un petit lieu et il y a du monde Ă l’enÂtrĂ©e !). On a d’ailleurs voulu baissÂer le prix des entrĂ©es, pour ĂŞtre plus aborÂdÂables. D’auÂtant que les gens ont dĂ©velopÂpĂ© d’autres moyens de faire la fĂŞte dernièreÂment, dans des open airs, des wareÂhousÂes, ou des fĂŞtes dites clandestines.

©Lily Rault

©Le Viet Photography