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©Shane McCauley
24 septembre 2021

🔊 Ce nouveau Boys Noize : du miel entre les turbines

par GĂ©rĂ´me Darmendrail

+/-, le nouvel album de Boys Noize sort aujourd’hui sur Boys Noize Records.

Chronique issue du Tsugi 143 : Garnier/Limiñanas, disponible le 8 septembre en kiosque et en ligne.

Hasard du calendrier, le nouvel album de Boys Noize sort dans la foulée de ceux de Para One (juin), Gaspard Augé (mai) et Modeselektor (avril). Il y a une quinzaine d’années, ils incarnaient de part et d’autre du Rhin une génération de producteurs qui amena un nouveau souffle aux musiques électroniques. S’ils n’œuvraient pas tous dans le même style, on pouvait alors aisément tisser des liens entre eux. Logiquement, avec le temps, les trajectoires ont divergé, leurs musiques ont évolué, et à travers leurs nouveaux disques, on serait bien en peine de retrouver un fil conducteur commun. On ne pourra blâmer Boys Noize pour cela. Il est celui qui est resté le plus fidèle à la musique qu’il produisait à ses débuts, celui qui s’est le moins assagi.

Artwork

À l’écoute de son cinquième album, qui arrive cinq ans après Mayday, on a d’ailleurs parfois le sentiment d’entendre un adulte qui refuse de vieillir, voulant prouver qu’il en a encore sous la pédale, tel un quadra qui se lancerait dans l’ascension d’un col hors catégorie, par défi. De l’électro-house acérée comme on en faisait dans les années 2000, des boucles acid, des bleeps, des basses compressées et des escapades à plus de 140 BPM, +/- (prononcer « Polarity ») n’est clairement pas un disque pour chiller. Mais l’album ne s’intitule pas ainsi sans raison. Si on associe souvent son auteur au dancefloor, il a prouvé ces dernières années être autant à son aise dans l’univers de la pop et du R&B, produisant pour Mark Ronson, Lady Gaga, A$AP Rocky ou Frank Ocean, collaborant avec Skrillex et Ty Dolla Sign. Une inclinaison qui s’entend.

Il y a du miel entre les turbines, parfois un peu trop comme sur ce « Ride Or Die » qui glisse dangereusement vers l’EDM, mais quand le dosage est bon, cela donne les meilleurs titres de l’album (« Girl Crush », « Polarity », « Affection », « All I Want »), ceux qui synthétisent le mieux les différentes aspirations du producteur allemand.

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