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11 janvier 2018

Cinq bonnes raisons de partir quelques jours à Groningen pour l’Eurosonic

par Clémence Meunier

Plus de 300 groupes, des conférences, des concerts dans toute la ville et de jolis bateaux : bienvenue à Eurosonic, rendez-vous européen où se croisent beaucoup de programmateurs de festival et autres tourneurs. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ici sont programmés les groupes que vous allez voir partout dans quelques mois, chacun venant faire son petit marché pour remplir son affiche de l’année suivante, Eurosonic offrant une bien belle vitrine à beaucoup de groupes émergents. Alors autant prendre un peu d’avance et se pencher sur ce line-up… Voire même, prendre quelques jours pour filer à Groningen, jolie petite ville dans le nord des Pays-Bas, du 17 au 20 janvier prochains.

Angèle (et Roméo Elvis)

Elle est LE phénomène de cet hiver, son concert aux Bars en Trans en décembre à Rennes a failli provoquer une émeute, pareil pour un showcase donné à la Gaîté Lyrique dans le cadre des Inrocks Lab – ou en tout cas, c’était plus que complet. Elle, c’est Angèle. Un prénom, un titre (« La Loi de Murphy »)… Cela a suffit à cette Belge pour faire bien plus parler d’elle que sa très courte discographie ne le permettait, théoriquement. Mais c’est sans compter sur le potentiel tubesque de « La Loi de Murphy », son clip pop, et un entourage belge plutôt porteur : Angèle est la petite soeur de Roméo Elvis, avec qui elle partage le titre « J’ai vu », et a par ailleurs assuré les premières parties de Damso, et ce même si son univers de chanson pop est plutôt éloigné du rap de ses aînés. Un profil à la croisée des genres, à découvrir au Grand Theater le mercredi 17 à 23 heures. Quant à Roméo Elvis x Le Motel, ils seront au Simplon le vendredi 19 à 22h15.

Une programmation « Tour de France »…

Eurosonic a beau avoir lieu aux Pays-Bas, notre douce scène française n’y est pas en reste, avec pas moins de 19 groupes frenchies programmés ! On passera par Lyon avec le r’n’b noisy, crade et sexy d’Erotic Market, par Metz avec Chapelier Fou et son live électronique, par Paris avec les chansons en VF de Cléa Vincent ou par la Charentes-Maritime avec les rockeurs sans concession de Lysistrata. Un petit saut par Quimper avec le r’n’b classe et hybride de Sônge ou par Nantes avec le duo rock Ko Ko Mo, et on aura vraiment fait le Tour de France… Avec vue sur les canaux néerlandais !

Rendez-vous le mercredi 17 au Der Aa-Kerk pour Chapelier Fou et au Huis de Beurs pour Lysistrata ; le jeudi 18 au News Café pour Ko Ko Mo ; le vendredi 19 au Minerva pour Cléa Vincent, au Vrijdag pour Ko Ko Mo (encore) et au Plateformtheater pour Erotic Market et Sônge. 

… Mais qui fait tout de même pas mal voyager

Evidemment, tout ne sera pas français à Eurosonic. Ou pas complètement : le projet très international Lomboy se partage en effet entre Paris, Bruxelles et Tokyo, pour de la pop rappelant Air et signée sur Cracki Records. On filera aussi à Istanbul avec le groupe néerlandais (tout le monde suit ?) Altin Gun, qui remet au goût du jour le passionnant rock psychédélique turc des années 60 et 70, déjà vu aux Rencontres Trans Musicales de Rennes en décembre dernier. Le Portugal enverra Surma, productrice d’électronica hyper classe (et derrière un très beau clip pour son morceau « Hemma »), tandis que côté rosbeef il ne faudra pas louper Superorganism, nouveau phénomène anglais décrit comme étant à la croisée d’Ariel Pink, Flaming Lips, The Avalanches et Dan Deacon. Tout un programme ! La Suède ne sera pas en reste avec Skott, chanteuse pop-folk-électronique dont le premier single « Porcelain » pourrait lui offrir un début de carrière à la Lana Del Rey, ou Hater, la belle découverte indie-pop de cet hiver. Enfin, on ne loupera pas les Danois de Pardans, punks new wave discoïsant et déjantés (oui, tout ça).

Rendez-vous le jeudi 18 au Vrijdag pour Surma, au Huis de Beurs pour Hater et au Stadsschouwburg pour Skott ; le vendredi 19 au Minerva pour Lomboy, au Huize Maas pour Altin Gun, au News Café pour un deuxième concert de Surma, au Machinefabriek pour Superorganism et au Huis de Beurs pour Pardans ; le samedi 20 au De Oosterpoort pour un deuxième concert d’Altin Gun. 

De chouettes têtes d’affiche

Evidemment, il n’y aura pas que des groupes totalement inconnus au bataillon à Eurosonic : quelques têtes d’affiche françaises (même si tout est relatif, on reste sur un festival fan de musique indé) parsèment le line-up. Rone bien sûr, en pleine tournée pour défendre son nouvel album Mirapolis, mais aussi Molecule et ses lives électroniques aussi froids que classes. Polo & Pan feront également le déplacement, tout comme, dans un tout autre registre, le chouette duo entre chanson française, jazz et pop Papooz. Agar Agar ne manquera pas de jouer son tube « Prettiest Virgin » (encore une sortie Cracki Records) tandis que les fans de hip-hop iront voir KillASon, né en France mais profondément influencé par le rap US. Et on finira par aller, comme d’habitude, voir MEUTE, cette fanfare allemande reprenant des classiques house et techno. Ils ont déjà fait le tour de tous les festivals, on les a vu 684513 fois, mais c’est toujours aussi mortel – alors pourquoi bouder son plaisir ?

Rendez-vous le mercredi 17 au Grand Theatre pour MEUTE ; le jeudi 18 au Dot Dome pour Rone, au Minerva pour Papooz, au Simplon pour KillASon, au Eurosonic Air pour un deuxième concert de MEUTE et au Huize Maas pour Polo & Pan ; le vendredi 19 au Machinefabriek pour Agar Agar et au Simplon pour Molecule. 

Forcément, la Belgique

On ne parle que d’eux en ce moment : oui, les rappeurs belges ont la côte. Mais Eurosonic ne s’est évidemment pas contenté des seuls Roméo Elvis et Le Motel pour rendre hommage aux groupes en devenir belges. Trois propositions auront retenu notre attention, à commencer par Monolithe Noir. Ok, il est techniquement français, mais exilé à Bruxelles depuis plusieurs années. Il est surtout l’auteur de live techno où, entouré de câbles et de machines, la scène devient son labo. Expérimental et fort. Bien plus doux, Témé Tan plaira aux amateurs de pop inspirée de ses origines congolaises, tandis que WWWater, protégée de Soulwax, continuera de voir sa carrière décoller petit à petit. Il faut dire que sa pop toute personnelle a de quoi convaincre.

Rendez-vous le jeudi 18 au Dot Foyer pour Témé Tan ; le vendredi 19 au Simplon pour Monolithe Noir et au Dot Dome pour WWWater. 

Et puis, au delà de cette belle programmation, ça a quand même l’air super mignon Groningen. On vous racontera !

Crédit : Bart Heemskerk

Toutes les infos sur le festival sous ce lien.

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