© Kyle Crooks

TAAHLIAH, la comète britannique qui marie hyperpop et culture rave

Elle retourne tout sur son pas­sage, même dans les Ardennes, où elle siégeait ce week-end sur le Green­floor du Cabaret Vert. La jeune DJ et pro­duc­trice venue d’E­cosse TAAHLIAH fait trem­bler les platines de bon nom­bre d’évène­ments au Royaume-Uni. Exportée égale­ment à Berlin, elle fig­ure par­mi les étoiles mon­tantes de l’élec­tron­ique. On tire le por­trait de cette tal­entueuse artiste. 

Née à Kil­marnock, à quelques kilo­mètres au sud de Glas­gow, TAAHLIAH développe un goût pour la pro­duc­tion sur le tard. Elle qui a poussé aux sons de l’indie, de l’ex­péri­men­tal et de la trance ‑mais aus­si beau­coup de musiques de club et de pop- décide pour­tant d’é­tudi­er la pein­ture à la Glas­gow School of Art. Elle se rêvait même en pein­tre… Mais ça, c’é­tait avant qu’elle ne com­mence à bidouiller les platines. Son amour pour la pro­duc­tion et le DJing prend alors forme et s’am­pli­fie, jusqu’au dévoile­ment d’un pre­mier sin­gle, “Brave”. Ce titre tient une place toute par­ti­c­ulière dans son cœur, tout autant que l’EP dont il est extrait (Angel­i­ca, 2021). Puisqu’elle y par­le de son com­ing out trans, mais aus­si de ses orig­ines, elle qui vient d’une classe sociale ouvrière dans une petite ville du fin fond de l’Écosse.

 

 

Après quelques temps passés à Berlin, fief européen des musiques élec­tron­iques et de la cul­ture club, TAAHLIAH con­tin­ue de nour­rir sa renom­mée dans les clubs. À grands coups de DJ-sets inflam­ma­bles. Un moyen pour elle de jouer aux côtés d’artistes tels que LSDXOXO, 100gecs ou encore A.G. Cook. Sa musique, à l’essence pro­fondé­ment poli­tique, elle la voit entre autres comme un moyen d’ex­plor­er sa tran­si­d­en­tité et place les émo­tions, les sen­ti­ments et les expéri­ences de manière cen­trale dans son approche de la musique. Rarement en-dessous des 140 BPM, ses sets sont imprégnés par l’hy­per­pop des années 90, la cul­ture rave écos­saise des années 2000 et de la tech­no hard­core. Bon mélange de styles donc, qui assurent des per­for­mances aus­si orig­i­nales qu’i­nou­bli­ables. Con­nue aus­si pour sa ses­sion Boil­er Room Hard Dance mix, elle a aus­si partagé la scène avec SOPHIE, un moment mar­quant de sa car­rière, puisqu’elle la con­sid­érait comme l’une de ses plus grandes inspi­ra­tions. Déten­trice de deux Scot­tish Alter­na­tive Music Awards dans deux caté­gories, tout en étant la pre­mière artiste noire et trans à obtenir ce titre, Taahli­ah a le don de pro­duire une musique qui ne cesse de con­quérir les cœurs. Elle est en bonne voie pour compter autant que ses con­soeurs VTSS, Loraine James ou encore Sherelle dont elle a obtenu les grâces.