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Michael Mayer sur la Beach Stage. Crédit : Maxime Chermat
11 mai 2017

Techno, boue et paillettes : en direct de Marvellous Island

par Clémence Meunier

Oui, il a plu. Oui, il y a eu beaucoup de boue, de glissades et de pompes ruinées. Mais tout le monde s’en fichait éperdument ce premier week-end de mai, allant jusqu’à patauger joyeusement dans la gadoue visqueuse. Et pour ça, chapeau Marvellous Island ! Pour sa cinquième édition, le festival installé sur la plage de Torcy (une base de loisir de l’est de Paris) a réussi à faire oublier le mauvais temps. Deux raisons à cela : le public seine-et-marnais (en toute objectivité la meilleure population du monde), s’accommodant de toutes les conditions météorologiques, toujours souriant, pailleté et chaussé de lunettes en forme de cœur, et un line-up impeccable. Heureusement, car les conditions d’accueil n’étaient pas optimales : consommations très chères (10 euros la pinte), toilettes pris d’assaut et globalement répugnants, poubelles trop rares et débordantes dès le premier soir… Disons que c’est le prix à payer pour une affiche idéale, à commencer par le boss Michael Mayer, patron de Kompakt et de la Beach Stage du festival qui, avec le superbe remix de son titre « For You » par DJ Koze, lancera la soirée de samedi. Avant lui, échauffement avec le live cosmique de Point G et le set très estival de Kölsch, notamment habillé d’un remix de « Porcelain » de Moby par Julian Jeweil – d’ailleurs programmé plus tard dans la soirée. Mais la plus belle performance de ce samedi soir aura duré deux heures tout pile, de 22h à minuit : merci Maya Jane Coles pour un set pêchu, dansant, généreux et techniquement impeccable, ressortant de vieilles pépites (dont un edit du culte « Pump Up The Jam » de Technotronic) ou des remixes de tubes (« Natural Blues » de Moby revu par Coyu). Deux heures à danser non-stop, de quoi couper les pattes pour le reste de la soirée ! Pourtant, Julian Jeweil et Oliver Huntemann enchaînent à la couverte Digital Stage, ce dernier servant un set un chouia trop bruitiste et subtil pour l’heure avancée – de quoi accompagner tranquillement les festivaliers vers leur lit (ou leur tente, Marvellous ayant proposé cette année un camping!).

Maya Jane Coles. Crédit : Maxime Chermat

Le lendemain, la boue est évidemment toujours là, les élections en plus. Et voir une jeune fille qui n’a pas l’air d’avoir beaucoup plus de 18 ans hurler « Macron président ! » en plein set d’Oxia, ça n’a pas de prix ! Oxia et Macron… Les deux star de la soirée, « Domino » ayant été joué au moins trois fois : l’originale passée par son auteur bien sûr, rémixé par Frankey & Sandrino chez Agoria (une relecture sortie sur son propre label Sapiens) et un remix par Matador choisi par Stephan Bodzin en toute fin de soirée. Chez Amelie Lens et Charlotte de Witte, par contre, pas de vaporeux « Domino » à l’horizon : les deux Belges jouent purement techno et tabassent chacune leur tour en offrant les deux sets les plus jouissifs du festival, qui se clôturera par Stephan Bodzin pour une fois en DJ-set, et magistral. Et après ce tunnel de six heures de techno, c’est bien Petula Clark, Jane Birkin et leur gadoue que l’on chante, un peu triste de quitter cette plage improbable et sa population adorable : « Vivons un peu sous le ciel gris-bleu, D’amour et d’eau de pluie, Et puis mettons en marche les essuie-glaces, Et rentrons à Paris… ». 

Amelie Lens (droite) et Charlotte de Witte (gauche). Crédit : Maxime Chermat

Meilleur moment : trois des meilleures têtes d’affiche s’appellent Maya Jane Coles, Amelie Lens et Charlotte de Witte… Merci Marvellous de penser à la parité, ça fait franchement plaisir !

Pire moment : le crétin qui a trouvé drôle de balancer une bombe lacrymogène en plein set d’Amelie Lens – heureusement que la salle s’est vidée dans le calme et la bonne humeur, ça aurait pu mal tourner !

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