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© aya - hexed! / POLAAR - POLAARIZED / UTO - More heat to the fire part of fire
28 mars 2025

Uto, POLAAR, aya, Sandwell District… Les sorties de la semaine

par Oumeyma Aouzal

Cette semaine, la scène musicale s’anime avec une série de sorties qui va secouer vos playlists. Du folk introspectif de Hannah Cohen au rock français de Population II en passant par Uto et POLAAR, voici notre sélection !

Par Oumeyma Aouzal et Siham Catrain
UTO – More heat to the fire part of fire

Avec cette sorte de bonus à son album sorti l’an dernier, le duo nous ravit par sa réjouissante effervescence électronique. Pas un hasard si ce cinq-titres se termine par l’acoustique ‘Zombie’, Émilie et Neysa sont à l’aise dans tous les registres. Ce que l’on a préféré, c’est certainement la mélodie du puissant ‘Secret Things’, à l’allure de sarabande rave pour nuits étoilées. Vraiment du bonus, pas de fond de tiroir.

Une chronique de Patrice Bardot à retrouver sur le mag 178

 

POLAAR – POLAARIZED (EP)

POLAARIZED est un condensé de bass music futuriste, un disque où les figures emblématiques du label POLAAR s’allient à des producteurs avant-gardistes pour repousser les frontières du club. Entre techno mutante, UK bass, grime déconstruit et rythmiques hybrides, chaque track est une expérience sensorielle, brute et immersive.

L’EP repense le dancefloor comme un laboratoire d’expérimentations sonores, où l’énergie brute de la bass music rencontre une production ciselée et des textures électroniques abrasives. Un manifeste pour les adeptes des musiques de niche, et des clubs où l’intensité règne en maître.

 

aya – hexed!

Sur Hyperdub, Aya fait son retour avec un deuxième album, hexed!. Profondément punk et provocante, elle s’approprie l’héritage de Kim Gordon et de SOPHIE pour le tordre et l’électriser. Après l’avoir passé dans la machine de la musique expérimentale, l’artiste du Yorkshire découpe tout ça en dix titres brûlants. hexed! est une montagne russe, passant d’une rage communicative sur « off to the ESSO » à un moment suspendu sur « hexed! ».
Sur ce nouvel album, elle l’annonce : au revoir les bibelots romantisés d’im hole. Ce nouveau disque, c’est ce qu’il se passe quand ‘Aya allume les lumières’.

 

DJ Python – i was put on this earth

i was put on this earth nous rappelle que la vie, c’est avant tout une série d’expérimentations. On essaye, on se trompe et on recommence. DJ Python lui, est simplement parti avec une longueur d’avance : quand il tente, ça marche.
Il concrétise ses désirs les plus profonds en cinq morceaux aussi expérimentaux que millimétrés. Avec i was put on this earth, on s’allonge et on se laisse porter par ses nappes étirées, ses vocalises aériennes et ces notes de guitare insoupçonnées sur ‘Elio’s Lived Behind My House Forever’. Après les titres chaloupés de Club Sentimental, vol.2, DJ Python revient sur la terre ferme – pour notre grand plaisir.

 

p-rallel – Can’t Be Me (EP)

Récemment, on avait croisé plusieurs fois p-rallel au détour d’une track UKG, comme « One Time (ft. Jords) ». Sur « Can’t Be Me », il surprend en mettant le pied à l’étrier d’une house flirtant avec la disco.
Pas de panique, p-rallel ne se trahit pas. Sur « Fooling Me Twice » et « Feel That », on retrouve des samples choppés façon garage sur une prod solaire et sautillante. Euphorique et résolument club, Tsugi met sa main à couper qu’on recroisera bientôt Can’t Be Me sur les dancefloors.

 

Roland Cristal – C‘est génial

Roland Cristal, artiste prolifique de la scène électronique française, a dévoilé son nouvel disque C’est génial. Cet opus reflète son univers unique, rythmes effrénés, sonorités ultrakitsch et un côté foutraque assumé. L’album s’ouvre sur des morceaux flingués comme ‘Le Serpent-Sanglier’ et ‘Philippe Etchebest’, qui incarnent parfaitement son style sans compromis. La collaboration avec des artistes comme Clea Vincent et Laure Briard enrichit la palette sonore de l’album. Des titres comme ‘Boule de Teuf’ et ‘J’ai mis de la mayo dans la brioche’ illustrent cette diversité avec humour. C’est complètement con et ça fait du bien.

 

Population II – Maintenant Jamais

Population II, trio montréalais qui combine hard rock et funk, revient avec Maintenant Jamais. Composé de Pierre-Luc Gratton (chant, batterie), Tristan Lacombe (guitares et claviers) et Sébastien Provençal (basse), le groupe s’est forgé une identité en empruntant autant au rock des années 1970 qu’à l’électronique des années 80.
L’album envoie des riffs nerveux et des grooves épais dans un melting-pot d’influences :  funk, krautrock, hard rock, le tout sur fond de psychédélisme sauvage. Mention spéciale pour les titres ‘Le thé est prêt’ et ‘Mariano’ qui sont des petites bombes funky. L’interlude ‘Macavélique rock’ a du mal à sortir de nos têtes.

 

Hannah Cohen – Earthstar Mountain

Hannah Cohen, auteure-compositrice-interprète américaine, nous livre avec Earthstar Mountain un album de folk intimiste où les paysages majestueux des Catskills prennent vie au fil des chansons. Après son précédent projet Welcome Home, elle retrouve son complice compagnon Sam Evian pour ce nouvel opus, un voyage à travers les cycles naturels de la vie, de la mort, et des relations humaines.

Dans Earthstar Mountain, l’album oscille entre douceur et mélancolie, avec des morceaux comme le tendre ‘Earthstar’ ou le vibrant ‘Draggin’’, qui s’attaque aux incohérences des relations familiales. Les arrangements mélangent des influences variées allant de Dusty Springfield à Sly & The Family Stone, tout en conservant une atmosphère épurée et introspective. La production, réalisée dans leur home-studio situé dans une grange, installe une intimité sonore où la poésie de la nature se mêle à la complexité des émotions humaines.

 

Thx4Crying – Thx4Crying

Thx4Crying rend hommage à son adolescent emo intérieur. Ça se sent : le texte est direct et sans embage, presque naïf, et nous ramène aux années 2000. Riffs lancinants ou productions électroniques survoltées, la voix autotunée surfe sur la profondeur. « Broken » est ambitieux, « Crystal » intrigant, ‘Emo Song’ artificiel. thx4crying dit tout ce qu’il a sur le cœur dans ces chansons « criblées de souvenirs, qui témoignent de moments difficiles ». Et ce, que ça passe ou que ça casse. Un vrai emo finalement.

 

Sandwell District – End Beginnings

Avec End Beginnings, Sandwell District sculpte encore une techno-ambiante d’acier froid. Dans ce projet, il déploie une architecture sonore implacable : kicks plombés et réverbération abyssale. « The Silent Servant » lacère le silence de nappes d’outre-tombe, tandis que « Will You Be Safe? » pulse d’un broken beat paranoïaque. « Self-Initiate » s’entoure de drones menaçants, faisant monter la tension jusqu’à l’implosion. Si les spectres de « Feed Forward » planent encore, ici, le deuil se danse. Sandwell District sublime la douleur en une fresque techno funéraire, viscérale et inaltérable.

 

Yetsuby – 4EVA

Avec 4EVA, Yetsuby sublime les hybridations club. Entre footwork en apesanteur, breaks incisifs et IDM poli, elle agence textures digitales et organiques avec un naturel stupéfiant. 4EVA joue sur la tension entre minimalisme ambient et pulsations frénétiques, entre Oval et RP Boo. Basses élastiques, kicks caverneux et pads irisés s’entrelacent dans un tourbillon sensible et digital. Yetsuby impressionne avec ce disque amphibie et nous rend déjà impatients de découvrir la suite.

 

Dismantle – Unfolded (EP)

On retrouvait plus tôt ce mois-ci le nom de Dismantle sur la compilation fabric Presents Laurent Garnier : Into The Low-End. Avec Unfolded, il prouve qu’il y a toute sa place. Dismantle y affine encore son langage bass music. Dès « Junk », les kicks sont solides et la basse moelleuse. « Grain » joue sur des syncopes et une tension qui flirte avec le breakbeat. « Unfolded » plonge dans une hypnose trance, maintenue par une pédale sustain et des textures subtilement granuleuses. Unfolded confirme que Dismantle n’a rien perdu de son instinct rave. Une belle promesse pour la relance de son label, Stations.

 

Six Sex – X-Sex

Vous vous souvenez sûrement de ‘Perfect (Exceeder)’ de Mason vs Princess Superstar. Sur le premier track de son projet X-Sex, Six Sex réitère le cours de fitness sur une prod qui taquine le néo-perreo. Trash, pop, guaracha… Difficile de résumer ce projet tant Six Sex déborde de propositions. Une chose est sûre : la séance de sport s’annonce cardio. Le BPM galope, la tension monte, avant des moments d’extase à base de « My boyfriend is gay » ou « Somos un, dos, tres en mi cama a la vez ». Si vous voulez tout comprendre, on vous laisse à la traduction et à l’écoute de cet EP, symbole de ce qui se fait de mieux sur la scène électronique d’Amérique latine.

 

À lire également sur Tsugi : High tech : Roland vs Nord, le match des claviers

 

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