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7 septembre 2017

40 ans après, le « Golden Record » envoyé dans l’espace par les sondes Voyager vient d’être réédité

par Antoine Tombini

Il y a maintenant quarante ans, les sondes jumelles Voyager 1 et 2 quittaient la Terre afin d’explorer le système solaire. En plus de leurs appareils de mesure et de captation, les sondes ont chacune été équipées d’un disque en or contenant des enregistrements sonores de notre planète. Lors de la première partie de leur voyage, les sondes ont pu rapporter de précieuses informations concernant les anneaux de Saturne, ceux de Jupiter – et de ses lunes Io, Europe et Titan – mais aussi des images d’une incomparable beauté. Plus tard, en 2012, la sonde Voyager 1 devenait le premier objet fabriqué par la main de l’homme a quitter notre sytème solaire et aujourd’hui, les signaux radios de celle-ci – se déplaçant à la vitesse de la lumière – mettent plus de quinze heures pour arriver sur Terre, d’un signal si faible que les antennes du Deep Space Network (réseau de communication avec l’espace lointain) doivent être agrandies pour pouvoir continuer de recevoir leurs messages.

La mission Voyager, une des plus fructueuse de la NASA, prendra fin lorsque les générateurs des sondes s’arrêteront autour de l’année 2030. Mais les sondes continueront de dériver à l’infini dans l’espace après cela – peut-être jusqu’à ce que quelqu’un les trouve ? En suivant ce raisonnement, chaque sonde contient le « Golden Record », disque plaqué en or et scellé dans une boîte en aluminium. A l’origine de ce disque, l’astronome Carl Sagan, qui avait été mandaté à l’époque afin de créer un message universel et indestructible à greffer sur les sondes.

Il monte alors une équipe avec sa femme, Linda Salzman Sagan, l’astronome Frank Drake, l’écrivain Timothy Ferris et sa fiancée, journaliste, Ann Druyan, et Jon Lomberg, artiste spatial et écrivain scientifique. Ils commencent chacun à récolter des informations sur notre planète, et à préparer la conception matérielle du « Golden Record ». Plusieurs problématiques se posent alors, d’une part pour récupérer les enregistrements originaux d’endroits comme l’Australie, la Bulgarie, la Chine, le Japon, ou encore les îles Salomon et d’autre part pour trouver les technologies pouvant incorporer des photos sur un disque.

Comment graver sur un seul disque le portfolio de toute une planète ? En suivant logiquement l’évolution de notre planète, le disque contient dans un premier temps les bruits de volcans, de tremblements de terre, d’orages, de vent de pluie relatifs à la création de la Terre. Viennent ensuite les sons provenant de créatures vivantes, des grenouilles, des chimpanzés, des loups puis ceux émis par les humains, des bruits de pas, des battements de coeur, des rires, de la musique. Pour signifier l’avènement des technologies, on peut entendre un message codé en Morse – Ad astra per aspera (Vers les étoiles à travers les difficultés) – puis les bruits de nos moyens de transports, bateaux et avions. Les derniers sons intégrés sont ceux d’un baiser et d’une mère et de son enfant mais aussi des cris de baleines mixées à des salutations des représentants des Nations Unies.

En 2016, un des étudiants de Timothy Ferris, David Pescovitz, vient le voir pour discuter d’une éventuelle réédition. Ils lancent alors une cagnotte sur Kickstarter, récoltant plus d’un million de dollars en moins d’un mois. Et dès décembre dernier, David, un de ses collègues, Tim Daly et Timothy Ferris retournent en studio, prêt à créer de nouveau le « Golden Record » pour la première fois depuis 1977. Quarante ans après, le disque vient d’être réédité, et on imagine bien que l’homme à l’origine du projet, Carl Sagan (décédé en 1996), aurait été fier et ravi.

Quelques extraits du « Golden Record » sont d’ores et déjà disponibles :

Sounds of Earth

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Flûtes de Pan et percussions du Pérou

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