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© Matilda Hill-Jenkins
25 avril 2024

5 questions à Porij, l’alt-pop aux accents club | INTERVIEW

par Léa Crétal

Porij c’est l’histoire d’Eggy, James, Nathan et Jacob et de leur amour inconditionnel pour la musique club. Aujourd’hui devenu l’un des groupes les plus prometteurs de la pop alternative britannique, le quatuor ne cesse de se hisser toujours plus haut grâce à un cocktail pop infusé à la dance music. À l’occasion de la sortie de leur nouvel album Teething ce 26 avril, on a voulu leur poser quelques questions. 

Dans la famille alt-pop britannique, je demande Porij. Au milieu de l’effervescence musicale outre-Manche, le quatuor britannique a su tirer son épingle du jeu grâce à une proposition musicale fraiche, à mi-chemin entre pop et dance music. Au lendemain de la première date de leur tournée britannique à Newcastle, on leur a posé cinq questions. Cadence de tournée oblige : c’est entre la douche et le petit-déjeuner qu’on a eu l’occasion d’échanger avec Eggy, chanteur-euse du groupe à la voix séraphique. Tandis que James, Nathan et Jacob se succédaient dans la salle de bain avant le départ -imminent- pour Glasgow, deuxième date de leur tournée UK.

 

« Ce qu’on recherche, c’est l’énergie d’un DJ-set mais en concert » Porij

 

Porij

© Jesse Glazzard

En termes de rythmiques, votre nouvel album est dominé par les breaks, la DnB et la jungle. Pourquoi avoir puisé dans ce courant UK ?

Eggy : La scène club des années 1990 nous a toujours beaucoup inspiré-es. On est des grand-es fans de garage et de jungle. L’idée même de créer Porij est née d’une volonté de jouer de la dance music en direct, avec des instruments live. Ce qu’on recherche, c’est l’énergie d’un DJ-set mais en concert. Le fait de jouer avec ces influences rythmiques venues des clubs, tout en gardant la sensibilité d’une chanson pop, nous a toujours enthousiasmé-es.

 

Le groupe est né à Manchester, berceau de la culture rave. On se sent obligé de te poser la question : est-ce que la culture acid house-rave vous a influencé-es ?

Eggy : Tout à fait. L’un de nos endroits préférés à Manchester, c’est le White Hotel, où on avait l’habitude de sortir. C’est un vieux garage automobile reconverti, très industriel, situé à 200 mètres d’une énorme prison. Dans le club, ils font toujours tourner la machine à fumée, si bien qu’on voit rarement à plus de deux mètres devant soi (rires). Ce qui est intéressant avec ce lieu, c’est l’éclectisme de la programmation. Un soir vous y trouverez de la techno khazakstanaise, un autre de la musique live.

 

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L’album s’intitule Teething, un processus qui renvoie à la croissance et à la douleur (quand on fait ses dents, finalement). Grandir, ça implique inévitablement de passer par des souffrances ?

Eggy : Ce qui est drôle avec cet album, c’est que j’en avais trouvé le nom avant même qu’on ait les chansons. Je voulais y parler de développement personnel, et du fait que la croissance est un processus douloureux, mais beau. J’y aborde le fait de naviguer au milieu de sa vingtaine, de se sentir perdu-e et de ne pas toujours comprendre qui l’on est. C’est un âge où l’on apprend à mieux se connaître soi-même, et parfois, ça peut être effrayant. La vie est douloureuse, mais c’est ce qui la rend incroyable. Il y a des hauts et des bas, des contrastes, mais il faut en profiter.

 

Teething a été co-produit par David Wrench (Frank Ocean, FKA Twigs, The xx, Jungle…) : comment c’était de travailler avec lui ? 

Eggy : Merveilleux. C’est un vrai génie. On est tous les quatre des grands fans de la musique sur laquelle il a travaillé. Beaucoup de ces albums ont eu une grande influence sur mon enfance : The xx, FKA Twigs… Découvrir qu’il était également fan de notre musique, c’était merveilleux. Ce qui rend David si spécial en tant que coproducteur, c’est qu’il est capable d’améliorer ce qui existait déjà, sans rien altérer. On ne voulait pas qu’un co-producteur vienne mettre son grain de sel. Il l’a compris, et a parfaitement apporté sa touche d’éclat pour parachever le tout.

 

« La croissance est un processus douloureux, mais beau » Porij

 

Vous partez en tournée dès aujourd’hui, comment vous sentez-vous ?

Eggy : On aime beaucoup jouer en direct. On voudrait faire le plus de concerts possibles. En fait, je pense que le ‘son’ Porij prend tout son sens lorsqu’il s’écoute en direct. Quand on est loin d’elle, la scène nous manque. Voir les gens se connecter à notre musique en temps réel est une performance magique. Pour l’instant, on a fait une seule date de la tournée actuelle, hier à Newcastle : c’était fou !

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