Surprise, Skrillex sort un LP de 34 tracks 🔊

par | 2 04 2025 | en écoute

No joke ! Ce 1ᵉʳ avril, Skrillex a sorti son nouvel album, F*CK U SKRILLEX YOU THINK UR ANDY WARHOL BUT UR NOT!! <3 —un projet solo surprise de 34 tracks, à mi-chemin entre DJ set et DJ tools.

Pour une grande partie de ceux qui sont nés dans les caissons de basses de la scène dubstep, un projet de Skrillex est un jour à marquer d’une pierre blanche, un mini-événement. La preuve avec la sortie inattendue de F*CK U SKRILLEX YOU THINK UR ANDY WARHOL BUT UR NOT!! <3 (FUS), ce 1ᵉʳ avril.

 

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Sur Instagram, les likes pleuvent, un peu comme les emojis de soutien de Four Tet en commentaire. Le Kaiju, DJ et producteur français, résume magnifiquement l’effet de cet album : « De l’adolescence à l’âge adulte… toujours aussi enthousiaste. »

L’émoi est légitime ; le LP, titanesque. Ces 34 titres marquent la fin de son aventure avec Atlantic Records, après presque 15 ans à leurs côtés — une période qui a vu naître ses plus grands classiques, de « Bangarang » à « Rumble » « Jack Ü« . Si Quest For Fire et Don’t Get Too Close en 2023 affirmaient déjà une mutation hybride entre bass music sous stéroïdes et inflexions hyperpop, ce nouvel album est un condensé de toutes les inspirations qui l’ont fait remonter sur scène.

 

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FUS joue sur une tension agressive qui vient titiller l’oreille avec cette patte « Skrillexienne » reconnaissable entre mille : basses rampantes, percussions déstructurées taillées au scalpel, vocoder et auto-tune comme outils de modulation organique.

Ici, l’album en entier :

 

On y retrouve un éventail de collaborations d’une hétérogénéité savamment orchestrée : Boys Noize et son grain analogique saturé, Jónsi et son timbre vaporeux, Dylan Brady (moitié de 100 gecs) et son maniérisme hyperpop maximaliste, ou encore Wuki et Starrah, qui injectent une tension urbaine syncopée à l’ensemble. Toutes les personnes ayant contribué à l’album sont mentionnées sur le dernier track, « AZASU », comme un big up crashé fiévreusement par un MC. FUS n’est ni un album de bass music au sens classique, ni une simple relecture du club contemporain : c’est une mosaïque de démos et d’expérimentations, digne d’un pack de samples ou de DJ tools.

 

L’annonce de ce disque coïncide avec une prise de liberté : Skrillex avait révélé sur Twitter son intention de quitter l’industrie des majors après cette ultime sortie sous Atlantic. « L’industrie c’est comme la politique, elle est conçue pour être presque impossible à comprendre », écrivait-il, dénonçant les pièges du business de la musique. Cette posture d’indépendance se ressent jusque dans le disque : FUS embrasse une esthétique DIY dans son exécution, privilégiant la spontanéité à la perfection trop léchée, le chaos contrôlé à la linéarité radio-friendly. Même esprit festif et fourre-tout jouissif qu’on avait pu voir lors de son passage au Sziget Festival l’été dernier.

 

Plus qu’une bonne surprise, FUS est à la fois une manifeste et une boîte à outils des sonorités qu’on retrouvera, sans aucun doute, dans plus d’un track ces prochaines années.

 

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