« Messenger », le nouveau synthé compact de chez Moog
Moog a dévoilé au Superbooth Berlin, son tout dernier synthétiseur analogique : le Moog Messenger.
Né dans les allées de la Musikmesse de Francfort il y a plus de 20 ans, le Superbooth s’est affranchi en 2016 pour s’installer à Berlin et devenir LE rendez-vous mondial des amoureux de synthés. À mi-chemin entre salon pro et festival utopiste, l’événement donne la parole aux petits fabricants de machines étranges et magiques, loin des diktats de l’industrie musicale.
Sous l’impulsion du visionnaire Herr Schneider, Superbooth est devenu un espace où l’on ne vend pas que du matos, on le fait vivre, on le joue, on le connecte. L’ambiance est plus proche d’un club berlinois que d’un salon corpo.
Chaque printemps, la crème des nerds sonores, des musiciens aventureux et des fabricants underground convergent vers Berlin. Une belle assemblée pour présenter les nouveaux bébés — entre autre le dernier de chez Moog
Alors, partons d’emblée sur un descriptif de ce nouveau venu chez Moog : conçu comme un instrument d’entrée de gamme et transportable, le Moog Messenger s’adresse aux bidouilleurs de basse et de lead. Ce synthé monophonique se concentre sur le cœur du beat, pour offrir à ses utilisateurs une version allégée du synthétiseur analogique. Les possibilités restent infinies.
Les bases sont là – oscillateurs, filtres, enveloppes bien grasses – du pur analogique comme on l’aime. Mais cette machine cache quelques surprises bien senties.
Chaque oscillateur embarque du wave-folding, une feature plutôt typique des synthés « West Coast ». Les formes d’onde ? Entièrement modulables en continu, que ce soit pour les deux oscillateurs principaux ou le sub. Résultat : on peux glisser d’un triangle moelleux à une scie bien tranchante sans à-coup. Le clavier, lui, est semi-lesté, avec vélocité et aftertouch pour une expressivité pas juste théorique. Et cerise sur le potard : contrairement à pas mal de Moog récents, ici tu peux sauvegarder tes patches. Jusqu’à 256 sons au chaud, prêts à dégainer en live ou en studio.
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Avec une orientation claire vers la performance live, l’expérimentation et la flexibilité, ce nouveau modèle pourrait bien séduire un public plus large que les modèles plus traditionnels comme le Minimoog Model D.
Un moog de plus, ça change quoi ?
Pour mieux comprendre où se situe le Messenger dans l’écosystème Moog, faisons une rapide comparaison avec l’iconique Minimoog Model D, souvent considéré comme le standard absolu du synthé monophonique.
Là où le Model D conserve une architecture minimaliste sans mémoire, le Messenger intègre 256 presets pour un workflow immédiat. Il surpasse le Model D en matière de modulation, avec deux LFOs, deux enveloppes ADSR bouclables, et un oscillateur audio-rate.
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Le séquenceur peut jouer jusqu’à 64 les notes ou les événements avec un contrôle probabiliste pour générer des variations naturelles, une flexibilité absente du Model D. Le filtre ladder devient multimode sur le Messenger, avec pentes sélectionnables et compensation des basses, contre un simple passe-bas 24 dB sur le Minimoog.
Le clavier du Messenger est plus expressif : 32 touches semi-lestées avec vélocité et aftertouch, non présents en natif sur le Model D. En termes de connectivité, le Messenger intègre CV, entrée audio, MIDI DIN et USB-C, et se montre Eurorack-compatible.
Les démonstrations valent autant que les mots. On vous laissera découvrir les sonorités et les potards du prochain Moog Messenger disponible dès le 2 juin.
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