La musique hardcore est aujourd’hui partout. La scène japonaise elle, est née à la fin des années 1990. Ce mouvement de contre-culture sort de l’ombre avec la sortie de Manga Corps par Gabber Eleganza.
Vous connaissez la hardcore japonaise – J-core? Peut-être pas, puisqu’il aura fallu attendre 2025 pour que l’un des pans les plus obscurs de la musique électronique japonaise sorte de l’ombre. Manga Corps, nouveau livre signé par l’artiste et archiviste italien Gabber Eleganza, documente pour une des premières fois l’émergence et l’évolution de la scène hardcore techno japonaise entre les années 1990 et le début des années 2000. Un travail d’archive rare, dense et visuellement explosif, édité par le label et éditeur indépendant Never Sleep.
Dans 192 pages, entre flyers, artefacts et photos collectés dans les tréfonds des raves japonaises, Manga Corps offre une plongée sans filtre dans le monde souterrain de la musique ‘hard’… Longtemps resté invisible hors du Japon. Visuels déformés, basses sismiques et tempos ultrarapides : la hardcore culture s’est construite à part, dans une esthétique do-it-yourself radicale. Elle ne cache pas ses influences cyberpunk, manga ou tirées de de la culture otaku (spécificité japonaise du monde geek).
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Ici, l’iconographie est reine. Improbables illustrations, mascottes inquiétantes, design chaotique : tout dans Manga Corps évoque une esthétique hybride, quelque part entre le manga dégénéré, la culture otaku extrême et l’univers du jeu vidéo. Une imagerie qui reflète l’esprit d’expérimentation totale de cette scène, née dans les premiers raves d’Osaka avant de voir Tokyo devenir son épicentre.
Avec ce livre, Gabber Eleganza ouvre un pan de l’histoire musicale nippone. Il restitue la violence, la vitesse et l’énergie brute d’un mouvement qui a redéfini les contours de la contre-culture électronique au Japon. Manga Corps est sorti ce 26 juin — au plus grand bonheur des afficionados de la culture underground.
