🔊 Premier degré fumeux et trois tracks de live : le nouvel EP de Ouai Stéphane

par | 2 06 2022 | news

Le talent couplé à un sens de l’autodérision délicieusement maîtrisé se charge de parfaire l’image de Ouai Stéphane. Un producteur aussi attachant que doué dans la musique. La sortie de son séduisant EP de trois morceaux, très logiquement et sans trop de surprise appelé EP de trois musiques, est là pour nous rappeler les fondamentaux de la musique de cet antihéros : spontanéité et premier degré. 

Trop penser ou trop réfléchir nuit à la spontanéité. « Vous ne vous mouillez pas en lançant ce genre de banalité », nous direz-vous. Pourtant, la musique et les concepts que proposent Ouai Stéphane semblent contredire ce truisme. Dans son nouvel EP le producteur franco-irlandais se lâche et, d’une simple idée de mettre sur EP trois morceaux qu’il faisait tourner en concert, est née l’idée d’un projet court bien pensé. Un projet spontané, simple, du moins en apparence seulement. La communication lunaire, évasive et au premier degré un peu jouissif, n’aident pas à démontrer le contraire et pourtant… « Première Musique : C’était mon intro en live pendant un bout de temps. Du coup, je pense que c’est bien de commencer l’EP avec ! », commente Ouai Stéphane, d’une logique implacable. Il enchaine : « Prochaine Musique : C’était souvent le 2ème morceau que je jouais après l’intro en live. Alors, pareil, logique que ce soit la prochaine musique. » Avant de conclure par « Dernière Musique, ba c’est la dernière musique de l’EP de trois musiques. » C’est ce côté premier degré qu’on se prend en pleine face au premier abord, et qui nous rappelle ce pote -passez-nous l’expression- un peu « neuneu » qui rend finalement le personnage de Stéphane si attachant.

 

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Mais il ne faut pas s’arrêter là. La musique vient contrebalancer cette première impression de spontanéité. Ouai Stéphane est une sorte de héros, un antihéros certes, mais un héros tout de même ! « Dernière musique » tient un côté psychédélique donné par son rythme low tempo. Couplé à la cavale incessante des percussions breakées, on est désormais loin -très loin même- de l’image de gentil bonhomme qu’il se donne. Seule « Première musique » garde cette part de premier degré fumeux. Le morceau prend ce rôle de passage entre le personnage Ouai Stéphane, et le compositeur. « Prochaine musique » est un bonbon doux et sucré aux premières bouchées puis acide plus on se rapproche du cÅ“ur, une jolie mise en bouche avant le dernier morceau aux influences venues d’outre-manche d’où Ouai Stéphane tient aussi ses origines.