A. G. Cook, MALVINA, musclecars… Les projets de la semaine
Après s’être bien reposés pendant ce long pont du 8 mai, il faut croire que les artistes étaient tous plein d’énergie pour nous sortir leur projet cette semaine. Et chez Tsugi, on adore les vendredis chargés de sorties ! Au programme de la semaine : A. G. Cook, Emile Londonien, Billie Eilish, SOCIAL DANCE, Piche, musclecars, TERRIER, Ezéchiel Pailhès, Mia Koden et MALVINA.
Last Train – Original Motion Picture Soundtrack
L’album s’ouvre sur un morceau orchestral qui a tout d’une musique de film. Puis le deuxième track continue dans cette énergie épique aux instruments classiques. Cette fois-ci, on se demande bien si on écoute un album de Last Train et pas une Bande Original d’un Marvel. Ce n’est qu’au troisième morceau, « Heroin », que la voix rock, du groupe apparaît. Accompagné de l’Orchestre symphonique de Mulhouse, Las Train a exploré ses envies de diversité musicale en mélangeant ses influences rock indépendant aux instruments classiques.
Cet album se veut être la sountrack d’un film qui n’existe pas. En vérité, le projet est accompagné de la sortie d’un documentaire retraçant la composition de cette étrange combine : orchestre et rock, une histoire musicale, mais aussi d’amitié. Avec Last Train, ce n’est pas la musique qui accompagne l’image, mais l’image qui raconte la musique.
Mia Koden – 34U
Si sortir un projet est déjà un cadeau à ses fans, Mia Koden a pris cette notion à la lettre. C’est par le biais d’un sondage sur les réseaux sociaux que la DJ-productrice Britannique a demandé à ses abonnés de choisir les trois tracks qui figurent sur ce nouvel EP. Force est de constater que sa communauté a très bon goût ; le projet sonne bass music, un poil expérimental. Notre morceau préféré ? Sans aucun doute, « Wait a Minute » au rythme entrainant et aux basses breakées.
Emile Londonien – Three Roses
Par Benoît Carretier
Parmi les fers de lance de ce nouveau jazz français qui nous enchante tant, le trio strasbourgeois accueille la chanteuse londonienne Cherise sur le somptueux titre d’ouverture, le soul-jazz « Fly ». Un piano tout en mélancolie limpide illumine « Nympea » et « The Three Roses », avant une conclusion volcanique en mode house et en compagnie du percussionniste des mythiques Azymuth, le regretté Ivan Conti, qui donne ici aussi de la voix. […]
Chronique complète à retrouver dans le Tsugi 170.
TERRIER – Papillons
Près de trois ans après la sortie de son dernier projet, TERRIER revient avec un EP portant le nom de Papillons, symbole de son changement. Les synthés se font plus présents, mais l’artiste ne perd rien de la puissance de sa voix rauque. Bien que plus parlé que chanté, cet EP n’a rien de barbant, au contraire. Il divague entre pop, rock, et chanson urbaine, TERRIER ne fait pas dans la linéarité.
musclecars – Sugar Honey Iced Tea!
Par Nicolas Bresson
Se revendiquant d’un héritage afro-américain tout comme de clubs mythiques comme le Loft ou le Paradise Garage, le duo musclecars perpétuent la tradition d’une house ouverte, organique et colorée comme ont pu le faire avant eux des Masters At Work, Blaze ou Joe Claussell. Pour ce premier album, après une poignée de maxis remarquables -, ils ont fait le choix de la cohérence sonore avec des arrangements très chaleureux usant de cordes, de claviers jazz, de flûtes, de percussions ne se restreignant pas au seul beat house et à des vocaux sexy et éthérés. […]
Chronique complète à retrouver dans le Tsugi 170.
SOCIAL DANCE – Volte-Face
On dit que rire est contagieux, pour SOCIAL DANCE, c’est la danse que le trio rend contagieuse. Dans leur nouvel et deuxième EP, les trois amis n’ont pas quitté leur pop euphorique. Influencée par les transes de Talking Heads, de LCD Sounsystem, et l’esprit des Rita Mitsouko, la musique de SOCIAL DANCE est une bouffée de bonne humeur, et de spontanéité.
Malvina – Mercedes (Pop Noire)
Par Corentin Fraisse
De la composition orchestrale à l’hyperpop façon punk qui s’invite en club BDSM, il n’y a parfois qu’un pas. Pour le prouver, Malvina livre Mercedes, album d’une densité folle qui ne laisse que peu de moments de repos. Dans ces douze chansons, elle incarne donc Mercedes, son perso de dominatrice. Les textes sont directs, efficaces et cinglants. Côté musique ça se transcrit par de la violence nécessaire, de l’hyperpop avec quelque chose d’emo, des incursions électroniques et ça tend parfois même vers le métal… Un disque construit avec le multi-instrumentiste Joachim Baumerder et signé chez Pop Noire, label de Jenny Beth.
Coups de cœur pour ‘Forever’, le très fort ‘Sorry Not Sorry’, ‘Brat’ et ‘Whip It’. On a parfois l’impression de se faire rouler dessus, et ce n’est pas pour nous déplaire.
Billie Eilish – HIT ME HARD AND SOFT
On pouvait craindre que Billie Eilish peine à se renouveler, mais ce troisième album nous a prouvé l’inverse. Dans HIT ME HARD AND SOFT, la chanteuse américaine ne quitte pas sa voix cristalline et ses mélodies mélancoliques, mais n’hésite pas à s’aventurer dans des sons plus rythmés, des textes moins policés, plus crus, plus ‘elle’ sûrement. Lointains sont les chuchotements de dont smile at me, son premier EP.
Trois ans plus tôt, dans Happier Than Ever, on avait découvert – et non sans surprise – la voix rock de Billie dans l’excellent titre éponyme. Pour ce nouvel album, la chanteuse surprend encore, en sortant synthé et autotune, dans par exemple « L’AMOUR DE MA VIE » ou « BITTERSUITE ». Ce troisième album, encore une fois réalisé avec l’aide de se son frère Finneas O’Connell, mise sur la binarité : la rencontre des styles, les grandes coupures au milieu des chansons… Oui, il nous a bien frappé – fort, mais aussi tout doucement.
Piche – Festin
Le premier mot qui nous vient en écoutant cet EP est : personnel. Derrière son rap qui, n’en déplaise aux puristes, envoie tout aussi bien que le top français du moment, Piche se révèle. C’est en drag Queen rappant que Mike veut conquérir le monde. Piche parle librement de son identité, sa notoriété, et ne se conforme pas aux cases qu’on attend de lui/elle. Par moments, l’artiste retourne vers ses origines algérienne-gitanes en poussant un peu la chansonnette, par exemple dans « Atmosphère ». Touchant.
Ezéchiel Pailhès – Ventas Rumba
Par Gérome Darmendrail
Le musicien français s’est ainsi rendu en Lettonie, chez Klavins, pour enregistrer son album. De retour en France, il a finit tout de même par l’habiller un peu, ajoutant avec parcimonie quelques éléments synthétiques, et encore plus rarement un beat. Une quasi unité instrumentale qui n’empêche pas ce disque de quatorze morceaux, courts, excédant rarement trois minutes, d’être dense ; à la fois mélancolique, onirique et virevoltant, classique mais neuf.
Chronique complète à retrouver dans le Tsugi 170.
A. G. Cook – Britpop
Oh, que ça sent la nostalgie par ici ! Le nouveau projet – colossal – d’A. G. Cook a tout d’une lettre d’adieu à son label PC Music, pionnier dans l’electro-pop des années 2010. Le producteur britannique utilise des archives du label, et s’inspire des sonorités électroniques qu’il a produit dans les années 2010. L’album est un méli-mélo de références à ce temps, apparemment, pas si révolu que ça. On notera les apparitions de sa muse Charli XCX, mais surtout le morceau hommage à son amie de longue date, SOPHIE, dans « Without » qui se termine par un sample brut de la productrice.
Ce projet, bien que rattaché à une certaine mélancolie du passé, permet également à A. G. Cook d’expérimenter de nouveaux univers musicaux ; il en vient même à prendre le micro. Tout compte fait, Britpop ressemble plus à un au revoir qu’un adieu.