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10 août 2017

À Kiev, le Brave! Factory s’installe dans une usine pour un week-end entre techno, art contemporain et décor industriel

par Clémence Meunier

Il y a quelques temps, une bande de doux rêveurs ukrainien sont montés sur le toit d’une usine pour y peindre, en immense lettres jaunes, le mot « Brave ! ». Tout un symbole dans un pays enlisé depuis presque quatre ans dans une crise diplomatique et meurtrière. Mais à Kiev, la vie continue, et si cette fameuse bande a aujourd’hui posé ses pots de peinture, c’est pour mieux organiser un festival, le Brave! Factory, entre musiques électroniques, installations d’art contemporain et décor industriel, attendu le 23 (jour de la fête de l’indépendance du pays) et 24 août. A l’origine du projet ? L’équipe du Closer, un club et centre d’art de la capital ukrainienne, bien décidée à offrir le temps d’un week-end un second souffle aux entrepôts, machines et murs de béton des 50 000 mètres carrés de l’usine en accueillant installations, street-art et performances. Côté line-up, le Brave! Factory n’est pas en reste pour une première édition et invitera sur cinq scènes différentes Robert Hood, Octave One, Egyptian Lover, Romare, Derrick Carter, Francesco Tristano, Brandt Brauer Frick, Simian Mobile Disco… Mais aussi énormément de DJs et producteurs ukrainiens, de quoi découvrir cette scène locale dont, au final, on ne connait pas grand-chose si on exclue Nastia ou Etapp Kyle – d’autant plus que ce dernier est aujourd’hui exilé à Berlin.

En attendant les 23 et 24 août, on a posé cinq questions à Noizar, l’un des résidents du Closer – il y tient une « Wicked Bass Night » une fois par mois -, pour qu’il nous parle un peu plus de ce chouette club de Kiev à l’origine du Brave! Factory mais aussi du Strichka Festival, qui se tient chaque année à la fin du mois de mai.

Noizar.

Peux-tu nous parler des soirées au Closer ? 

Noizar : Les soirées du Closer valent vraiment le coup d’être vécues. Non seulement pour les DJs qui y jouent (par exemple, le club accueillera tINI le 19 août ou Dr. Rubinstein le 8 septembre, ndr.), car la musique reste au centre de nos préoccupations, mais aussi pour le bon sound system, tous les visages souriants qu’on y croise et l’atmosphère détendue. En réunissant tout ça, on arrive à une vibe parfaite ! Selon moi, c’est le meilleur club d’Ukraine.

Quels artistes ukrainiens devrions-nous aller découvrir ? 

Etapp Kyle, Vakula ou Stanislav Tolkachev sont parmi les plus connus, mais si vous voulez de nouveaux noms, je dirais Friedensreich, Wulffius, SE62, Lobanov K., Konakov, Voin Oruwu et John Object. Ils ne représentent pas la scène entière évidemment, mais ce sont mes préférés.


« In The Pines’ Crowns » par Wulffius, d’ailleurs signé sur le label de Noizar, Wicked Bass.

Est-ce encore possible de faire la fête en Ukraine malgré tous les problèmes politiques que rencontre le pays depuis 2013-2014 ?

Et bien, certains ont Trump, ce qui semble être un problème encore plus gros, non ?

En quoi est-ce différent de jouer en Ukraine, comparé à d’autres pays ?

Les Ukrainiens aiment danser, comme tout le monde, mais ils sont plutôt calmes (rires). Personne ici n’irait enlever son tee-shirt, hurler ou faire des trucs fous. De temps en temps, ils encouragent le DJ bien sûr, mais la plupart du temps, ils dansent, tout simplement. Donc en tant que DJ tu n’as pas besoin de faire crier les gens sur le dancefloor, car tu peux facilement savoir si ta musique fonctionne sur le public, et t’adapter en fonction.

A quoi ressemble le public dans les soirées plutôt underground – par exemple à Closer ? Est-ce qu’il a changé ces dernières années ? 

Il y a des gens de tous âges, riches et pauvres. Tout le monde se mélange et qui tu es n’a pas vraiment d’importance tant que tu t’intéresses à la musique. Il y a quelques années, la foule était toujours divisée en petits groupes ; ce n’est plus le cas aujourd’hui et c’est très bien. Tout le monde est plutôt uni ces derniers temps à Kiev, et va à plein d’événement musicaux, se comportant comme une seule et grande communauté, c’est génial. J’ai peut-être l’air un peu trop optimiste, mais je suis très fier de ma ville et de tout ce qui s’y passe. J’ai l’impression de vivre un grand moment pour notre scène locale, et qu’encore de belles choses sont à venir.

Brave! Factory, les 23 et 24 août à Kiev. Toutes les infos sur leur site internet – traduit en anglais

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