Adrian Thaws, l’album “pied de nez à ceux qui pensent le connaître”

Tricky a affir­mé avoir nom­mé son album Adri­an Thaws – son vrai nom – comme pour faire un pied de nez à ceux qui pensent le con­naître, alors que lui pré­tend chang­er de direc­tion entre chaque disque. His­toire d’enfoncer le clou, l’ex-Massive Attack s’offre ici quelques incar­tades du côté du reg­gae (“Sil­ly Games”, reprise du clas­sique de Janet Kay), du rap acharné avec le bien nom­mé “Gang­ster Chron­i­cles” (reprise, en fea­tur­ing avec Bel­la Got­ti, d’un titre de Lon­don Posse de 1900) et du club­bing plus acces­si­ble grâce au sin­gle “Nico­tine Love” en col­lab­o­ra­tion avec Francesca Bel­monte. Bour­ré de fea­tur­ings (Tirzah, Myk­ki Blan­co, Francesca Bel­monte, Nneka, Bel­la Got­ti, Blue Daisy, Oh Land), Adri­an Thaws, onz­ième album de Tricky, ne tombe pas dans le cliché de l’album éponyme car intro­spec­tif, n’ennuie jamais et met mer­veilleuse­ment bien en valeur les nom­breuses voix féminines. Mais accroché au trip-hop comme un naufragé à son radeau, Adri­an Thaws ne devrait pas autant ven­dre l’originalité de son disque. Car finale­ment rien ne ressem­ble plus à un album de Tricky… qu’un autre album de Tricky. (Clé­mence Meunier)