đż Album du mois : Ross From Friends, sur les dancefloors anglais comme si on y Ă©tait
Ross From Friends sort, ce venÂdreÂdi 22 octoÂbre, Tread. Un secÂond album cohĂ©rent et Ă©quiliÂbrĂ© qui rend homÂmage aux fĂȘtes lonÂdoniÂennes de sa jeunesse.
Chronique issue du TsuÂgi 144 : VoyÂage sur la planĂšte ambiÂent, disponible en kiosque et Ă la comÂmande en ligne.

ArtÂwork
Les musiques Ă©lecÂtronÂiques Ă©tant souÂvent avares en paroles, un descripÂtif est parÂfois nĂ©cesÂsaire pour comÂprenÂdre la thĂ©ÂmaÂtique dâun album qui nâa pas simÂpleÂment trait Ă lâhĂ©donisme ou Ă lâobservation des frichÂes indusÂtrielles. Sans avoir lu dâinterview de lâintĂ©ressĂ©, difÂfiÂcile par exemÂple de saisir que le preÂmier album de Ross From Friends, sorÂti il y a trois ans, avait pour objecÂtif de renÂdre homÂmage Ă ses parÂents, travÂellers qui avaient parÂcouÂru lâEurope en van durant leur jeunesse, transÂbahutant leur sound sysÂtem dans des squats afin de jouer de la Hi-NRG. Si au moins on y avait entenÂdu de la Hi-NRG, cela aurait aidĂ©, mais le fisÂton avait prĂ©fĂ©rĂ© versÂer dans la deep house et le downÂtemÂpo vaporeux. La rĂ©flexÂion derÂriĂšre son secÂond album sera en revanche plus facileÂment perÂcepÂtiÂble Ă lâoreille. Elle a Ă©mergĂ© en pĂ©riÂode de conÂfineÂment, lorsque comme tant dâautres, Felix WeatherÂall (aucun lien de parÂenÂtĂ© avec Andrew) sâest retrouÂvĂ© subiteÂment coincĂ© chez lui, dans le sud de LonÂdres. Ătant un garçon enclin Ă la nosÂtalÂgie, lâabsence de soirĂ©es lui a alors rapÂpelĂ© les fĂȘtes auxÂquelles il avait parÂticipĂ© dans le quartiÂer durant sa jeunesse (pas si loinÂtaine, il nâa que 28 ans) et lâa motivĂ© Ă se lancer dans la conÂcepÂtion dâun album qui renouerait avec cet esprit, et tĂ©moignÂerait de celui de son enviÂronÂnement proche, et tant quâĂ faire de tout le sud de Londres.
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Ăa tombe bien, cette zone gĂ©oÂgraphique est Ă lâorigine de beauÂcoup de choses trĂšs intĂ©resÂsantes pour la musique depuis une vingÂtaine dâannĂ©es : le UK garage, le dubÂstep, BurÂial, Skream, Four Tet, Jamie xx ou Joy OrbiÂson. Des rĂ©fĂ©rences auxÂquelles on pensera naturelleÂment Ă lâĂ©coute de ce disque trĂšs anglais, teinÂtĂ© dâune pointe de mĂ©lanÂcolÂie, mais garÂdant un Ćil sur le danceÂfloor, entraĂźnĂ© par des nappes limpiÂdes, des boucles un peu trance, des vocaux cutĂ©s et des rythÂmiques sacÂcadĂ©es, souÂvent 2âstep. Un disque que Joy OrbiÂson aurait sans doute pu proÂduire sâil nâavait dĂ©cidĂ© de prenÂdre une direcÂtion plus conÂtemÂplaÂtive pour son preÂmier album sorÂti en aoĂ»t dernier. Il faut reconÂnaĂźtre ausÂsi quâon nâattendait pas forÂcĂ©Âment Ross From Friends sur ce terÂrain. Non pas quâil ait eu un long chemin Ă parÂcourir pour le rejoinÂdre, mais jusquâĂ prĂ©sent, il sâĂ©tait surtout illusÂtrĂ© dans le domaine de la house, voire de la lo-fi house, Ă©phĂ©mĂšre courant musiÂcal dont il fut catÂaÂpultĂ© tĂȘte de gonÂdoÂle dĂšs ses dĂ©buts, au mitan des annĂ©es 2010, sur la foi de proÂducÂtions rudiÂmenÂtaires et dâun pseuÂdoÂnyme absurde quâon pouÂvait facileÂment reliÂer Ă ceux de DJ BorÂing et DJ SeinÂfeld, autres proÂducÂteurs portĂ©s sur ce type de sonoritĂ©s. Sâil a tenÂtĂ© de sâen dĂ©tachÂer et dâĂ©largir son specÂtre musiÂcal au moment de son preÂmier album, les attachÂes lo-fi Ă©taient encore lĂ . Il fauÂdra dĂ©sorÂmais tenÂdre lâoreille pour en trouÂver trace. Ce quâil nâa pas perÂdu par conÂtre, câest son sens de la mĂ©lodie, qui fait ici des merÂveilles, mis en valeur par un disque cohĂ©rent et Ă©quiliÂbrĂ©, impecÂcaÂble dâun bout Ă lâautre.
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- le 3/11 @ lâAĂ©ronef Ă Lille
- le 4/11 @ TraÂbenÂdo Ă Paris
- le 5/11 @ Sucre Ă Lyon