🚀 Qu’écouter après Le Classico Organisé de JUL ?
Le proÂjet pharaonique menĂ© par Jul rĂ©uÂnit les scènes parisiÂenne et marÂseilÂlaise sur 30 titres aux allures de dream team. 157 artistes rap, trois gĂ©nĂ©raÂtions reprĂ©senÂtĂ©es, et des poids lourds qui se mĂ©lanÂgent Ă des rois sans couronne ou des espoirs en devenir… Il y a de quoi faire. Mais si vous avez aimĂ© – et mĂŞme si vous avez dĂ©testĂ© – il est ausÂsi posÂsiÂble de creuser Ă cĂ´tĂ© pour trouÂver son bonÂheur. Voici cinq sugÂgesÂtions d’artistes ou proÂjets qui parÂtent du ClasÂsiÂco OrganÂisĂ© et qui vous emmèneront encore plus loin.
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Si vous avez aimé la connexion entre Marseille et Paris : la compilation Sad Hill d’IAM en 1997, réunissant déjà les deux grandes villes
En footÂball, la rivalÂitĂ© entre MarÂseille et Paris est palÂpaÂble. En rap, les choses sont un peu difÂfĂ©rentes. Certes rĂ©el mais souÂvent exagĂ©rĂ©, l’antagonisme a bien donÂnĂ© lieu Ă des tenÂtaÂtives d’apaisement et de colÂlabÂoÂraÂtions. En 1997, le rap français semÂblait avoir trouÂvĂ© un modÂèle comÂmerÂcial bien rodĂ©, et avait en fait tout intĂ©rĂŞt Ă faire tomber les barÂrières. C’est dans cette optique que les PhocĂ©ens d’IAM ont Ă©laborĂ© la comÂpiÂlaÂtion Sad Hill rĂ©uÂnisÂsant les scènes des deux plus grandes villes hexagÂoÂnales sur un proÂjet fonÂdaÂteur, ayant marÂquĂ© une gĂ©nĂ©raÂtion d’auditeurs. CĂ´tĂ© Nord, on retrouÂve les memÂbres du colÂlecÂtif Time Bomb : Les X‑Men sur “C’est jusÂtiÂfiÂable”, Oxmo PucÂciÂno sur “Mama Lova” ou encore Hifi sur “Si t’es cap d’y aller”. Mais ausÂsi ceux du Secteur Ă„, comme PasÂsi ou StoÂmy Bugsy. CĂ´tĂ© Sud, c’est le duo 3e Ĺ’il sur “Scrute le terÂrain” ou Faf Larage sur “Le fainĂ©ant” qui ont la charge de reprĂ©senÂter leur ville. Les memÂbres d’IAM, jamais avares en rĂ©fĂ©rences cinĂ©Âmatographiques, finisÂsent de placÂer ce proÂjet audaÂcieux sous le signe du film Le Bon, la brute et le truand, et Ă©crivent une page d’histoire du rap franÂcophÂoÂne. Une de plus.
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Si vous avez trouvé qu’il n’y avait pas assez de femmes : Zinée
Sur Le ClasÂsiÂco OrganÂisĂ©, il y a cinq femmes invitĂ©es sur 157 artistes. Soit envÂiÂron 3 % des troupes. PourÂtant, Ă MarÂseille et Paris, les rappeuses talÂentueuses pulÂluÂlent. ParÂmi elles, on retrouÂve ZinĂ©e, ToulouÂsaine dans le sang mais parisiÂenne d’adoption, et proche du colÂlecÂtif 75e SesÂsion. C’est aux stuÂdios de ces derniers qu’elle a enregÂistrĂ© son nouÂveau proÂjet Cobalt. Dix titres coachĂ©s par le proÂducÂteur ShelÂdon, surÂplomÂbĂ©s par cette voix sinÂgulière, souÂvent fluette, et rĂ©solÂuÂment nocÂturne. De ZinĂ©e s’échappe une perÂsonÂnalÂitĂ© artisÂtique francheÂment inĂ©dite, d’apparence fragÂile, mais frontale au posÂsiÂble. Elle y conÂte les balades en scootÂer sur l’excellent “DalÂlas”, les affres de la vie sur “MĂŞme pas mal”, et conÂvie le rappeur sean sur “WGA”. Si son EP FutĂ©e, sorÂti en 2020, avait braquĂ© quelques proÂjecteurs sur elle, l’alÂbum Cobalt achève d’en faire une senÂsaÂtion en devenir.
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Si vous avez aimé les prod old-school : le beatmaker Mehsah
Jul est conÂnu pour ses morceaux dansants, ces titres ambianceurs proÂduits au kiloÂmètre et parÂfois indiÂgestes. Mais qui s’est penchĂ© sur sa discograÂphie sait qu’il est un rappeur hors-pair, influÂencĂ© par les sons old-school, et fin conÂnaisÂseur de l’histoire du rap français. Sur Le ClasÂsiÂco OrganÂisĂ©, il n’oublie pas de metÂtre Ă l’honneur ce pan de l’histoire musiÂcale, comme avec le sinÂgle mastodonte “Loi de la calle”. A la proÂducÂtion de ce titre, on retrouÂve Mehsah, jeune beatÂmakÂer sĂ©visÂsant Ă©galeÂment sur l’instru boom-bap du titre “LĂ©gendaires”. En 2021, celui-ci a eu la bonne idĂ©e de pubÂliÂer Beat Tape 2015/2019 (InstruÂmenÂtal), qui regroupe vingt-huit prods comÂposĂ©es pour le groupe lilÂlois La Chronik, avec qui il colÂlaÂbore depuis plusieurs annĂ©es. Un pot-pourri savoureux oscilÂlant entre superbes samÂples de pianos sur “Instru perÂdu No.7”, bassÂes Ă la IAM sur “J’me fous de la tenÂdance” et les beats Ă la TR-808 sur “Peur de vivre”. La patÂte sonore de Mehsah est palÂpaÂble, avec ces mĂ©lodies souÂvent offÂbeats et cet aspect minÂiÂmalÂiste. Un rĂ©gal.
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Si vous avez aimé l’ambiance mafieuse : SCH
“BarÂrio”, “GomorÂra”, “Tout pour la mif”, “L’ÉlĂ©gance”, et surtout “Mafiosi”… Sur Le ClasÂsiÂco OrganÂisĂ©, les rĂ©fĂ©rences Ă l’univers de la mafia italÂiÂenne sont lĂ©gion. Et s’il y a bien un rappeur qui s’en inspire depuis des annĂ©es et qui incarÂne, avec Jul, ce proÂjet de rĂ©uÂnion, c’est bien SCH. En six albums, il a parÂfait cette imagerie, surtout grâce Ă JVLIVS en 2018 puis JVLIVVS II en 2021. Deux disÂques conÂcepts dans lequel il mĂ©lange ficÂtion et autoÂbiÂograÂphie, camÂpant le perÂsonÂnage de Julius, grand banÂdit en pleine ascenÂsion et Ă cheval entre MarÂseille, l’Italie, la Corse et GibralÂtar. Les morceaux sont entreÂcoupĂ©s d’interludes dans lesquelles l’acteur JosĂ© LucÂcioni (la voix française d’Al PacÂciÂno) conÂte son hisÂtoire, mysÂtique et vioÂlente. Les guiÂtares mĂ©diterÂranĂ©ennes sont de sorÂtie, les proÂducÂtions du colÂlecÂtif de beatÂmakÂer KatÂriÂna Squad sont en symÂbiose totale avec l’esthĂ©tique de SCH, et les clips metÂtent les petits plats dans les grands. Une triloÂgie qui attend son dernier volet, prometÂtant de tournÂer l’une des pages les plus marÂquantes du rap français de ces dernières annĂ©es. Oui, rien que ça.
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Si vous avez aimé entendre des poids lourds du rap se réunir : l’énorme cypher de l’Arsenio Hall Show avec certains des plus grands rappeurs américains des années 90
Voici un instant d’histoire du rap new-yorkais. En 1994, ArseÂnio Hall aniÂmait le tout dernier Ă©pisode de son show difÂfusĂ© sur la Fox durant cinq annĂ©es. Pour faire ses adieux en bonne et due forme, il inviÂtait une volĂ©e de rappeurs, new-yorkais pour la pluÂpart, Ă venir posÂer un couÂplet sur une prod inĂ©dite. Accrochez-vous bien : Wu-Tang Clan, Guru, KRS-One, CL Smooth, Das EFX, A Tribe Called Quest, MC Lyte, Naught By Nature, Yo-Yo et les Fu-Schnickens rĂ©uÂnis sur la mĂŞme scène et sur une instru Ă la basse folle. Cette vidĂ©o est conÂsidÂĂ©rĂ©e comme l’un des cyphers (une rĂ©uÂnion de rappeurs en freestyle) les plus mythiques du rap amĂ©riÂcain, prouÂvant que malÂgrĂ© les disÂsenÂsions en son sein, le hip-hop a touÂjours su s’unir pour subÂlimer ses acteurs. Le ClasÂsiÂco OrganÂisĂ©, Ă sa manière, en est une nouÂvelle preuve.