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©Unsplash
19 octobre 2021

Après 18 enquêtes et + de 150 articles, le collectif Music Too France se dissout

par Emmanuel Haddek

Le collectif Music Too France, qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l’industrie musicale, a annoncé sa dissolution ce lundi 18 octobre. On vous explique pourquoi c’est une bonne nouvelle.

Plus d’un an et demi après sa création et trois ans après le mouvement #MeToo et la première prise de parole brisant l’omerta dans le monde du cinéma, le collectif français Music Too a choisi de se dissoudre. Dans un communiqué, la vocation « temporaire » du collectif est évoquée mais également l’impossibilité de poursuivre la mission engagée de « façon bénévole et sans accompagnement structurel« .

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Mais on peut également s’en réjouir car cela signifie que la mission du collectif est accomplie. Music Too France s’est créé en juillet 2020 pour « lancer le moteur », encourager la prise de parole des personnes victimes d’agression ou de harcèlement sexuel dans le monde de la musique, mais également pour les accompagner sur le plan psychologique et juridique. L’initiative avait permis le recueil de plus de 300 témoignages de violences sexistes et sexuelles et incité au call-out (la dénonciation publique de ces agissements). Des plaintes avaient par exemple été déposées contre les rappeurs Moha La Squale, et Retro X ou encore le chanteur Spleen, ancien candidat de The Voice.

 

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Le collectif évoque également le travail colossal réalisé par les médias, où 18 enquêtes et plus de 150 articles ont été publiés sur le sujet (dont les nôtres, ci-dessus) pour « révéler une partie des violences qui s’immiscent dans les coulisses du monde de la musique et du spectacle, des conservatoires aux festivals, des labels aux agences de management, du métal au classique et aux scènes électroniques« . En novembre 2020, Tsugi s’était emparé du sujet en publiant un numéro intitulé La musique fait son #MeToo avec une enquête qui récoltait de nombreux témoignages de professionnelles de la musique.

 

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Pour autant, la fin du collectif ne signifie pas la fin de cette dynamique bénéfique engagée depuis sa création. D’ailleurs, au-delà des autres collectifs investis pour la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (Change de Disque, Diva, Écoute meuf, Paye ton opéra…), Music Too France se félicite de voir plusieurs personnes s’emparer du sujet à l’échelle locale en créant des comptes @MusicToo, devenus depuis Balance Ta Scène (@balancetascène.idf, @balancetascène.bretagne…). Le combat n’est pas terminé.

 

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