© Jacob Khrist / Gered Mankowitz

đŸŽ™ïž Arnaud Rebotini x Dave Clarke, l’interview croisĂ©e avant le Trabendo

Le 10 mars c’est le grand retour des soirĂ©es Tsu­gi Super­club au Tra­ben­do, pour un plateau de choix con­coc­tĂ© avec Wart : aux cĂŽtĂ©s de Dis­sem­blance au Tra­ben­do, on retrou­vera Dave Clarke en DJ set et Arnaud Rebo­ti­ni en live. His­toire de pré­par­er le ter­rain avant cette soirĂ©e de feu Ă  La Vil­lette, on a inter­rogĂ© les deux pro­duc­teurs, qui sont amis dans la vie et qu’on a rĂ©cem­ment aperçus ensem­ble lors d’un con­cert de Feu ! Chat­ter­ton au ZĂ©nith de Paris.  Man­i­feste­ment, ils ont beau­coup en commun. 

 

Com­ment vous ĂȘtes-vous rencontrĂ©s ?

Dave Clarke : Ma mĂ©moire n’est pas aus­si bonne que je le voudrais. Peut-ĂȘtre que c’é­tait par mails inter­posĂ©s, quand Black Strobe (l’ex-groupe d’Ar­naud Rebo­ti­ni, on rap­pelle) a eu un track dans le film Rock­n­Rol­la de Guy Ritchie
 Ou alors, c’est quand j’ai bookĂ© Black Strobe vers 2009 pour un fes­ti­val belge, sĂ»re­ment Pukkelpop ? (
) Ok je viens de vĂ©ri­fi­er, c’é­tait en 2006. J’avais ma pro­pre scĂšne, oĂč j’ai invitĂ© Andrew Weather­all, Cold­er, DK 7 et Black Strobe : on s’est dĂ©fini­tive­ment ren­con­trĂ©s lĂ  !

Arnaud Rebo­ti­ni : Oui c’est ça, on s’est ren­con­trĂ©s pour la pre­miĂšre fois quand Dave a invitĂ© Black Strobe en 2006 Ă  Pukkelpop ! Mais je l’avais aus­si vu jouer au Rex Club, Ă  la fin des annĂ©es 90.

 

Arnaud, qu’est-ce que tu aimes dans le tra­vail de Dave ? Dave, qu’est-ce que tu aimes dans le tra­vail d’Arnaud ?

Arnaud Rebo­ti­ni : En tant que DJ, il reprĂ©sente le “vrai” son electro/techno. Cha­cun de ses sets est sans con­ces­sion, il est capa­ble d’amener ce son au plus grand nom­bre. C’est pour moi l’un des meilleurs DJ actuelle­ment. En tant que pro­duc­teur, j’apprĂ©cie par­ti­c­uliĂšre­ment son approche de la com­pres­sion et son traite­ment de l’espace.

Dave Clarke : On trou­ve dans le tra­vail d’Arnaud un esprit de rĂ©bel­lion, d’ex­i­gence et de lib­ertĂ©, qui me sem­ble de moins en moins prĂ©sent dans la scĂšne Ă©lec­tron­ique actuelle. En ce qui me con­cerne, j’é­coute et je joue tou­jours de la musique alter­na­tive. Et je me sens plus Ă  l’aise dans cet envi­ron­nement, que dans cette sphĂšre qui s’auto-congratule en per­ma­nence sur les rĂ©seaux soci­aux. Une dĂ©rive qui sem­ble touch­er (voire emporter) tous les pra­tiques artis­tiques. Je sup­pose que j’ai tou­jours du sang punk / goth qui coule dans mes veines. 

 

Arnaud, qu’est-ce qui t’a motivĂ© Ă  organ­is­er cette soirĂ©e ? Com­ment l’envisages-tu ?

Arnaud Rebo­ti­ni : Cela fai­sait un moment que j’avais envie d’organiser un Ă©vĂ©ne­ment au Tra­ben­do. Je pense que cela va ĂȘtre une trĂšs belle soirĂ©e : on com­mencera avec Dis­sem­blance, qui a sor­ti aus­si un album sur Man­nequin Records, et comme Dave vient de me remix­er, je ferai un live avec pas mal de nou­veautĂ©s. Et Dave vien­dra finir la soirĂ©e en beautĂ© !

 

Pourrait-on vous voir col­la­bor­er sur un pro­jet plus con­cret un jour ?

Dave Clarke : C’est mar­rant, j’y pen­sais en rĂ©pon­dant Ă  vos ques­tions : pourquoi est ce qu’on ne l’a pas encore fait ? Je sup­pose que je n’y ai pas pen­sĂ©, parce que je vois Arnaud comme un “one-man band”, il fait absol­u­ment tout tout seul mĂȘme en live sur scĂšne. Je me suis presque “incrustĂ©â€ dans sa musique en faisant des voix quand j’ai remixĂ© le titre d’Ar­naud “Youth”. C’est Mark Lane­gan (le chanteur au tim­bre par­ti­c­uliĂšre­ment rauque des Screem­ing Trees, dĂ©cĂ©dĂ© en 2022, ndlr) qui m’a poussĂ© Ă  chanter, mais il a tou­jours Ă©tĂ© trĂšs gen­til et doux avec moi. En rĂ©al­itĂ©, je ne pense pas que le Monde ait vrai­ment envie de m’en­ten­dre “chanter”.

 

Dave, qu’aimes-tu quand tu viens jouer Ă  Paris ?

Dave Clarke : Je joue dans votre pays depuis plus de 30 ans. Radio FG m’a soutenu dĂšs le dĂ©but tout comme le Rex, mĂȘme si je n’y ai pas jouĂ© depuis quelques annĂ©es. La France a un fort esprit d’indĂ©pen­dance. C’est un pays qui se bat bien plus fort que d’autres, con­tre la dom­i­na­tion amĂ©ri­caine et tous les atti­tudes et pro­duits qu’ils expor­tent, et qui se sont peu Ă  peu imposĂ©s dans de nom­breux pays europĂ©ens. En France, la cul­ture et les artistes sont respec­tĂ©s. Lorsque que je joue en France, au Sucre Ă  Lyon ou Ă  Con­crĂšte Ă  Paris avant sa fer­me­ture par exem­ple, je sens que mon tra­vail est traitĂ© avec con­sid­éra­tion. Peu de pays accor­dent autant d’importance que la France Ă  la Cul­ture en gĂ©nĂ©ral et cela me sem­ble trĂšs bien comme Ă§a.

 

Qu’est-ce qu’une soirĂ©e rĂ©ussie pour toi Arnaud ? Et pour toi Dave ?

Arnaud Rebo­ti­ni : J’aime les soirĂ©es Ă©clec­tiques. Celles oĂč tu Ă©coutes le mĂȘme style de musique toute la nuit m’ennuient. J’aime que le son Ă©volue au fur et mesure de la nuit. Je pense qu’avec le line-up du 10 mars, on devrait avoir une belle progression.

Dave Clarke : IntĂ©res­sant ! Pour moi, une soirĂ©e rĂ©ussie c’est quand, au moment de par­tir, je sens que mon Ăąme a Ă©tĂ© ressour­cĂ©e, rechargĂ©e. Pour cela il faut que j’aie Ă©tĂ© invitĂ© par des pro­mo­teurs qui s’intĂ©ressent avant tout Ă  la musique et que j’ai en face de moi une foule qui se laisse embar­quer par la musique, sans sor­tir son tĂ©lé­phone en per­ma­nence. Lorsque, depuis les platines, je dis­tingue des vis­ages dans le pub­lic et que je sens qu’ils me font con­fi­ance, qu’ils sont pleine­ment avec moi et qu’on se com­prend. Ça, c’est vrai­ment touchant.

 

La bil­let­terie pour ce Tsu­gi Super­club du 10 mars au Tra­ben­do, c’est par ici.

 

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