Capture d'écran de vidéo / ©De Beyrouth à Damas

La DJ Sama Abdulhadi emprisonnée en Palestine après un set techno

Fig­ure de l’un­der­ground pales­tinien et pre­mière femme DJ de Pales­tine, Sama Abdul­ha­di a été arrêtée par la police dimanche 27 décem­bre après un set tech­no joué sur un site archéologique et religieux. 

Mis à jour mar­di 5 jan­vi­er 2021 : À notre grand soulage­ment et à celui des plus de 100 000 per­son­nes qui avaient déjà signé la péti­tion en ligne récla­mant sa libéra­tion, Sama Abdul­ha­di a été libérée sous cau­tion ce lun­di 4 jan­vi­er, a fait savoir sa famille. Elle a dû pay­er 3 500 dol­lars (env­i­ron 2 840 euros) et est tou­jours dans l’at­tente d’une nou­velle audi­ence dont la date n’est pas encore fixée. D’i­ci là, il lui est inter­dit de voy­ager. Mal­gré l’au­tori­sa­tion qu’elle avait reçu de la part du gou­verne­ment pales­tinien pour enreg­istr­er son live sur le site de Nabi Mous­sa, Sama Abdul­ha­di était retenue depuis le dimanche 27 décem­bre. Pour son père, Saad Abdul­ha­di, “malheureuse­ment, l’arrestation de ma fille a été décidée pour plaire à la rue”.

 

La veille de son arresta­tion, same­di 26 décem­bre, Sama Abdul­ha­di a organ­isé un live sur le site de Nabi Mous­sa, lieu pré­sumé de la tombe du prophète Moïse près de Jéri­cho (Cisjor­danie). Des pho­tos et vidéos de l’évène­ment ont été partagées sur les réseaux soci­aux, sus­ci­tant une vague d’indig­na­tion : beau­coup ont dénon­cé une pro­fa­na­tion du lieu, où se situe égale­ment une mosquée.

La DJ a été arrêtée et empris­on­née le lende­main. Pour­tant, le directeur de la Com­mis­sion pales­tini­enne indépen­dante des droits de l’Homme en Pales­tine Ammar Dweik a déclaré à l’AFP mar­di 29 décem­bre que Sama Abdul­ha­di avait reçu l’au­tori­sa­tion de la part des autorités pour organ­is­er cet évène­ment : “Nous avons demandé sa libéra­tion car son arresta­tion n’est pas logique (…) elle avait reçu une autori­sa­tion du min­istère du Tourisme. Nabi Mous­sa n’est pas un site unique­ment religieux mais égale­ment touris­tique (…) et si la musique élec­tron­ique n’y était pas appro­priée, le min­istère n’au­rait pas dû don­ner son autori­sa­tion”. Le Pre­mier min­istre pales­tinien Mohammed Shtayyeh, a demandé une com­mis­sion d’en­quête “pour déter­min­er ce qu’il s’est passé à Nabi Mous­sa”, comme le rap­porte France Info.

Sa déten­tion a été pro­longée de 15 jours d’après Ammar Dweik, et sa famille a com­mu­niqué que la demande de libéra­tion sous cau­tion qu’elle avait for­mulée auprès de la police a été rejetée. Des organ­i­sa­tions de défense des droits humains ont appelé à sa libéra­tion, et une péti­tion en ligne a été lancée, ain­si que le hash­tag #FreeSama.

La péti­tion est à retrou­ver ici.

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