Basile Palace, Cola Boyy, Stereolab … Les sorties de la semaine
Comme chaque vendredi, place aux nouveautés ! Voici notre sélection des sorties de la semaine : Basile Palace, Cola Boyy, Stereolab, DJ Psychiatre, Los Fanfarons, Bob Sinclar, BAE Party et HiTech.
Cola Boyy – Quit To Play Chess
Proposer une pochette avec une photo de l’artiste enfant est un classique, notamment dans le rap, mais fonctionne toujours. C’est d’autant plus touchant dans ce cas précis qu’il s’agit d’un album posthume, son auteur, Matthew Urango de son vrai nom, ayant passé l’arme à gauche il y a un peu plus d’un an, à seulement 34 ans, laissant derrière lui une discographie fugace : une poignée de maxis et deux albums avec celui-ci, qui fait suite à Prosthetic Boombox, sorti en 2021. Il n’est pourtant pas question de sangloter sur ce disque léger et entêtant, dont la sortie, fin mai, tombera à point nommé pour accompagner des après-midi ensoleillés et insouciants, et s’imaginer en train de faire du skate en Californie.
Sans surprise, le son est pop et funky, tendant vers le hip-hop, avec quelques incursions reggae voire drum’n’bass, comme sur l’accrocheur « 800MPH », et possède un côté délibérément old-school mais très rafraîchissant. On y retrouve Andrew VanWyngarden, moitié de MGMT, qui avait déjà participé au premier album, mais aussi Lewis OfMan, Jared Solomon (alias Solomonophonic) et Nate Fox, qui ont aidé à produire les douze titres de cet album que l’Américain au timbre singulier, qui souffrait d’un handicap de naissance, aura finalisé in extremis. Il aurait validé le mastering le jour de sa mort.
Extrait de chronique par Gérome Darmendrail, extraite du Tsugi 180
Stereolab – Instant Holograms On Metal Film
Dans un écosystème musical en perpétuelle évolution, il y a des choses destinées à rester immuables, comme Stereolab. Pour son treizième album, Instant Holograms On Metal Film, le groupe fondé en 1990 par Tim Gane et Lætitia Sadier poursuit sa curieuse et rafraîchissante quête sonore, rencontre dans un swinging London fantasmé entre François de Roubaix, le krautrock et le post-rock. Plus enjouée que par le passé, cette deuxième incarnation de Stereolab parvient encore à surprendre. Ne changez rien !
Chronique extraite du Tsugi 180
DJ Psychiatre – Moving into Jazz (EP)
Sylvain Creton de son vrai nom, médecin le jour et producteur house la nuit, est un très habile diffuseur de grooves électroniques chaleureux. Le track donnant son nom au maxi flirte avec des influences jazz. Mais pas que. On a beaucoup aimé — entre autre — la bassline électro de « Those DJs », l’énergie mélancolique du somptueux « Iced Lemon » et l’agréable conclusion cosmique « A Trance To Remember ». Merveilleux vraiment.
Chronique extraite du Tsugi 180
Basile Palace – 22m2
Originaire de Paris, ce jeune auteur-compositeur-interprète a commencé à écrire ses premiers textes dans un appartement exigu de 22 m², transformé depuis en berceau d’un univers bien plus vaste. Nourri à la fois de variété française, de pop anglo-saxonne et de rap, Basile Palace incarne une génération sans frontières musicales. Après un premier EP remarqué, Pour vous servir, où il endossait le rôle d’un réceptionniste de nuit au cœur tendre, il revient aujourd’hui avec un premier album.
Porté par une plume fine et des prods qui oscillent entre mélancolie et éclats lumineux, cet album-concept est construit comme le récit intime de sa vie, entre deuil, amour et quête d’identité. Des titres comme « Problèmes de grand » ou « Palace » illustrent sa capacité à transformer les douleurs du passé en chansons puissantes.
Los Fanfarons – Ventilo
Premier album explosif de Los Fanfarons, le duo formé par Cléa Vincent et Romain Sanderre balance dix titres taillés pour le dancefloor. Pensé à l’origine pour dynamiter leurs DJ sets, le projet prend vie sur disque et célèbre un joyeux chaos sonore. Chanté en plusieurs langues, du français au kabyle, Ventilo traverse les genres sans barrière : house, techno, pop, reggaeton ou cloud rap. Avec des invités comme Kim Giani ou Le Grand Mal, Los Fanfarons livrent un album libre, insolent et furieusement dansant.
Bob Sinclar – The Roses (EP)
Pilier de la house française et star internationale depuis plus de 20 ans, Bob Sinclar signe son (grand) retour avec The Roses EP, son premier projet inédit depuis 2013. Toujours fidèle à son groove solaire, il y explore de nouvelles textures afro avec : de l’afro-house fiévreuse avec « I Go » à l’amapiano planant dans « Love Will Be Love« , en passant par des titres plus pop comme « Speechless« . Véritable hymne aux beaux jours, ce nouvel EP célèbre l’amour, la fête et la chaleur estivale, porté par l’énergie qui fait de Sinclar une figure du dancefloor.
Adopt BAE & BAE Party – Relation Sérieuse
À Paris, le collectif Bae Party fait vibrer la scène électronique avec son concept audacieux « 50 shades of trance », explorant toutes les déclinaisons du genre. En 2024, il franchit une nouvelle étape en lançant Adopt bae, un label hybride nourri par l’énergie de leurs soirées et un vrai amour pour les talents émergents. Pour marquer le coup, ils dévoilent une première compilation, réunissant 13 titres.
Matilda, Valise, Hibziak, CO.KO… Sur ce disque, leurs kicks sont profonds et leurs basses enveloppantes. Un beau programme pour la release party de Relation Sérieuse qui aura lieu à La Java ce soir.
HiTech – HONEYPAQQ Vol.1
Leur Boiler room à Chicago avait rendu fou plus d’un fan. Après des tentatives désespérées de « shazamer » ce remix, bien vu des Daft Punk, les aficionados de Hi-Tech et de ghetto tech ont avec HOEYPAQQ Vol.1 de quoi surmonter la frustration. Encore une fois, King Milo, Milf Melly et 47Chop arrachent le titre de nouveau souffle de la ghetto tech pour s’en faire une belle chaine en or. À l’occasion de ce couronnement, une cour de ducs et barons du genre se sont invités. LOVEFOXY, Milfie, DEBBY FRIDAY… des noms à suivre pour sûr quand on connait le goût avant-gardiste de ce trio de Detroit.
Sur ce disque rebondissant, on retrouve le très efficace « SPANK!« , on découvre le planant « AUDISHAWTY » et on « shazame » enfin « NORF COLD 304’S« . Tout un programme pour un album, qui donne un coût de neuf sur tout un genre, la ghetto tech.
