© Brutalismus 3000 - Thomas Bangalter - Yaeji

Brutalismus 3000, Thomas Bangalter, Yaeji… Les projets de la semaine đź’ż

Comme chaque ven­dre­di, c’est jour de sor­ties ! On vous a con­coc­tĂ© notre sĂ©lec­tion heb­do­madaire des pro­jets de la semaine. Et c’est Ă©clec­tique, comme Ă  notre habi­tude. Au pro­gramme, la romance gab­ber du duo Bru­tal­is­mus 3000, la sym­phonie de Thomas Ban­gal­ter, la tech­no rĂ©sol­u­ment catchy de Mad­ben, les expĂ©ri­men­ta­tions Ă©lec­tron­iques puis indie de ChloĂ© et Ben Shemie Ă  tra­vers leur duo High Sea­son, le rock provo­ca­teur de Blondshell, le hip-hop old school de Ben­jamin Epps puis la folie alter­na­tive de Yae­ji. Du beau monde. Bonne lec­ture et bonnes Ă©coutes !

 

Brutalismus 3000 — ULTRAKUNST

Théo et Vic­to­ria for­ment le cou­ple Bru­tal­is­mus 3000, un duo qui prou­ve qu’en 2023, il réside tou­jours quelque chose punk dans la tech­no. Au tra­vers d’ULTRAKUNST, leur pre­mier album, les amoureux exposent leur romance sauce gab­ber. Para­dox­al ? Non. Au tra­vers de la voix déchirée et défini­tive­ment rock de Vic­to­ria ain­si que les kicks hard core, hard tech­no et trance, on arrive à décel­er beau­coup de douceur. Et c’est ce qu’on aime chez eux : l’am­biva­lence de leur pro­jet, entre musique brute de décof­frage et esthé­tique angélique assumée. Comme mag­né­tiques, ils nous attirent, inexorablement.

 

Thomas Bangalter — Mythologies

Au-delĂ  d’être ambas­sadeur de la French Touch Ă  tra­vers le duo mythique Daft Punk, Thomas Ban­gal­ter est un musi­cien. Il nous le prou­ve encore une fois en sor­tant Mytholo­gies -album Ă©ponyme du bal­let qu’il accompagne- via lequel il prĂ©sente ses com­po­si­tions orches­trales avec l’Orchestre Nation­al de Bor­deaux, dirigĂ© par Romain Dumas. Bluffant. Et pour­tant quand le choré­graphe, Angelin Preljo­caj, lui a pro­posĂ© de rĂ©alis­er la musique de cette pièce il souhaitait du Daft Punk. Ce dernier lui aurait sug­gĂ©rĂ© de con­fron­ter musiques Ă©lec­tron­ique et sym­phonique. Ce que Thomas Ban­gal­ter a refusĂ©, en exp­ri­mant le besoin d’écrire une par­ti­tion entière­ment orches­trale. Comme un dĂ©fi, une manière de dire qu’il peut tout com­pos­er. Et on dirait qu’il a fait ça toute sa vie.

Ă€ lire Ă©galement sur Tsugi.fr : 🎙️ Thomas Bangalter tombe le casque et parle de la fin de Daft Punk

 

Madben — Troisième Sens

C’est une petite musique que l’on entend depuis l’ex­plo­sion de la house et de la tech­no. Ces gen­res Ă©lec­tron­iques dansants s’adres­saient avant tout au corps et Ă  l’âme. Body & Soul, un pré­cepte que François Kevorkian, Dan­ny Kriv­it et Joe Claus­sell ont eu cĹ“ur Ă  met­tre en Ĺ“uvre lors de leurs lĂ©gendaires soirĂ©es new-yorkaises. Le touch­er per­me­t­tant un plaisir sim­ple, physique et tem­porel quand l’ouĂŻe autoris­erait une con­nex­ion directe avec la plus fon­da­men­tale et per­ma­nente de nos dimen­sions. Alors quel est donc ce  Troisième Sens sur lequel Mad­ben nous invite Ă  nous inter­roger sur ce qui n’est après tout que son deux­ième album ? EmpĂŞchant par lĂ  mĂŞme toute astuce sĂ©man­tique et ren­forçant encore plus le mys­tère. Ne serait-ce pas plus prosaĂŻque­ment qu’une sim­ple manière de sig­ni­fi­er la sur­v­enue d’une nou­velle Ă©tape dans sa vie d’artiste ? Après avoir Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© par son men­tor Lau­rent Gar­nier dans l’émis­sion It Is What It Is, puis chap­er­on­nĂ© par les Bre­tons d’As­trop­o­lis, c’est en effet sur Ellum, label du DJ star Maceo Plex, que Ben­jamin Leclerc pour­suit aujour­d’hui sa destinĂ©e. […]

(Suite de l’ar­ti­cle à lire dans le Tsu­gi 159 : La house a 40 ans, les orig­ines d’une révo­lu­tion)

Nico­las Bresson

 

 

High Season — The Call 

Chloé (Thévenin) et Ben Shemie (Suuns) asso­cient leurs univers pour créer un album com­mun sous l’alias High Sea­son. The Call est alors un métis­sage des influ­ences qu’ils ont dévelop­pées avec leurs car­rières respec­tives. Si Chloé amène les ryth­miques tech­no, house qu’elle maîtrise depuis les années 1990, Ben Shemie y ajoute voix planantes ‑presque chamaniques- puis gui­tares lanci­nantes venant de ses expéri­men­ta­tions rétro-futuristes et indie rock. Un joyeux mélange donc, qui tient le pari de créer des sonorités sin­gulières et sur­prenantes. Plus qu’une sim­ple col­lab­o­ra­tion, on ressent l’ad­mi­ra­tion que les deux artistes se portent.

 

Blondshell — Blondshell 

Blondshell ‑Sab­ri­na Teit­el­baum de son vrai nom- com­pose du rock sans com­pro­mis. Dans son nou­v­el album éponyme, elle chante sa vie dans un lyrisme à la fois dévas­ta­teur, provo­ca­teur, tour­men­té et tem­pétueux. Pour l’ac­com­pa­g­n­er, tou­jours les mêmes gui­tares gémis­santes dans ce pre­mier album. Hybrides, elles s’aven­turent entre obscu­rité et clarté dans l’har­monie la plus totale. Même si Blondshell s’ex­prime dans des tonal­ités som­bres et mélan­col­iques, elle sait se rap­procher de con­trés plus lumineuses et pleines d’e­spoirs. Tout se passe dans la trans­parence de ses textes.

 

Benjamin Epps — La grande désillusion

Si vous voulez pren­dre une grande bouf­fée de rap old shool, le pre­mier album de Ben­jamin Epps, La grande désil­lu­sion, fait un bien fou. Sur des instru’ mêlant esprit vin­tage et sonorités con­tem­po­raines, il racon­te le monde qui l’en­toure avec justesse et un flow com­plète­ment maîtrisé. On ne prend pas trop de risque en dis­ant qu’il a énor­mé­ment de poten­tiel. Vous pour­rez égale­ment y enten­dre des invités phares du rap jeu tels que Jos­man, MC Solaar, et Styles P.

 

Yaeji — With A Hammer

Yae­ji, autrice-compositrice-interprète-DJ corĂ©enne aux influ­ences mul­ti­ples, revient avec un sec­ond album With A Ham­mer. Tou­jours aus­si sur­prenante, elle rĂ©us­sit, sans aucun souci, Ă  nous embar­quer dans son univers Ă©clec­tique. Entre explo­rations Ă©lectro-pop, rap, puis rafales break­beat, jun­gle et tech­no, aucun genre musi­cal ne sem­ble lui Ă©chap­per. Yae­ji Ă©lar­git sa palette musi­cale au fur et Ă  mesure sans jamais per­dre de vue sa sin­gu­lar­itĂ©. Une artiste alter­na­tive Ă  suiv­re de ‑très- près donc !

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