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© Brutalismus 3000 - Thomas Bangalter - Yaeji
7 avril 2023

Brutalismus 3000, Thomas Bangalter, Yaeji… Les projets de la semaine 💿

par Marion Sammarcelli

Comme chaque vendredi, c’est jour de sorties ! On vous a concoctĂ© notre sĂ©lection hebdomadaire des projets de la semaine. Et c’est Ă©clectique, comme Ă  notre habitude. Au programme, la romance gabber du duo Brutalismus 3000, la symphonie de Thomas Bangalter, la techno rĂ©solument catchy de Madben, les expĂ©rimentations Ă©lectroniques puis indie de ChloĂ© et Ben Shemie Ă  travers leur duo High Season, le rock provocateur de Blondshell, le hip-hop old school de Benjamin Epps puis la folie alternative de Yaeji. Du beau monde. Bonne lecture et bonnes Ă©coutes !

 

Brutalismus 3000 – ULTRAKUNST

ThĂ©o et Victoria forment le couple Brutalismus 3000, un duo qui prouve qu’en 2023, il rĂ©side toujours quelque chose punk dans la techno. Au travers d’ULTRAKUNST, leur premier album, les amoureux exposent leur romance sauce gabber. Paradoxal ? Non. Au travers de la voix dĂ©chirĂ©e et dĂ©finitivement rock de Victoria ainsi que les kicks hard core, hard techno et trance, on arrive Ă  dĂ©celer beaucoup de douceur. Et c’est ce qu’on aime chez eux : l’ambivalence de leur projet, entre musique brute de dĂ©coffrage et esthĂ©tique angĂ©lique assumĂ©e. Comme magnĂ©tiques, ils nous attirent, inexorablement.

 

Thomas Bangalter – Mythologies

Au-delĂ  d’ĂȘtre ambassadeur de la French Touch Ă  travers le duo mythique Daft Punk, Thomas Bangalter est un musicien. Il nous le prouve encore une fois en sortant Mythologiesalbum Ă©ponyme du ballet qu’il accompagne- via lequel il prĂ©sente ses compositions orchestrales avec l’Orchestre National de Bordeaux, dirigĂ© par Romain Dumas. Bluffant. Et pourtant quand le chorĂ©graphe, Angelin Preljocaj, lui a proposĂ© de rĂ©aliser la musique de cette piĂšce il souhaitait du Daft Punk. Ce dernier lui aurait suggĂ©rĂ© de confronter musiques Ă©lectronique et symphonique. Ce que Thomas Bangalter a refusĂ©, en exprimant le besoin d’Ă©crire une partition entiĂšrement orchestrale. Comme un dĂ©fi, une maniĂšre de dire qu’il peut tout composer. Et on dirait qu’il a fait ça toute sa vie.

À lire Ă©galement sur Tsugi.fr : đŸŽ™ïž Thomas Bangalter tombe le casque et parle de la fin de Daft Punk

 

Madben – TroisiĂšme Sens

C’est une petite musique que l’on entend depuis l’explosion de la house et de la techno. Ces genres Ă©lectroniques dansants s’adressaient avant tout au corps et Ă  l’Ăąme. Body & Soul, un prĂ©cepte que François Kevorkian, Danny Krivit et Joe Claussell ont eu cƓur Ă  mettre en Ɠuvre lors de leurs lĂ©gendaires soirĂ©es new-yorkaises. Le toucher permettant un plaisir simple, physique et temporel quand l’ouĂŻe autoriserait une connexion directe avec la plus fondamentale et permanente de nos dimensions. Alors quel est donc ce  TroisiĂšme Sens sur lequel Madben nous invite Ă  nous interroger sur ce qui n’est aprĂšs tout que son deuxiĂšme album ? EmpĂȘchant par lĂ  mĂȘme toute astuce sĂ©mantique et renforçant encore plus le mystĂšre. Ne serait-ce pas plus prosaĂŻquement qu’une simple maniĂšre de signifier la survenue d’une nouvelle Ă©tape dans sa vie d’artiste ? AprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© par son mentor Laurent Garnier dans l’Ă©mission It Is What It Is, puis chaperonnĂ© par les Bretons d’Astropolis, c’est en effet sur Ellum, label du DJ star Maceo Plex, que Benjamin Leclerc poursuit aujourd’hui sa destinĂ©e. [
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(Suite de l’article Ă  lire dans le Tsugi 159 : La house a 40 ans, les origines d’une rĂ©volution)

Nicolas Bresson

 

 

High Season – The Call 

ChloĂ© (ThĂ©venin) et Ben Shemie (Suuns) associent leurs univers pour crĂ©er un album commun sous l’alias High Season. The Call est alors un mĂ©tissage des influences qu’ils ont dĂ©veloppĂ©es avec leurs carriĂšres respectives. Si ChloĂ© amĂšne les rythmiques techno, house qu’elle maĂźtrise depuis les annĂ©es 1990, Ben Shemie y ajoute voix planantes -presque chamaniques- puis guitares lancinantes venant de ses expĂ©rimentations rĂ©tro-futuristes et indie rock. Un joyeux mĂ©lange donc, qui tient le pari de crĂ©er des sonoritĂ©s singuliĂšres et surprenantes. Plus qu’une simple collaboration, on ressent l’admiration que les deux artistes se portent.

 

Blondshell – Blondshell 

Blondshell -Sabrina Teitelbaum de son vrai nom- compose du rock sans compromis. Dans son nouvel album Ă©ponyme, elle chante sa vie dans un lyrisme Ă  la fois dĂ©vastateur, provocateur, tourmentĂ© et tempĂ©tueux. Pour l’accompagner, toujours les mĂȘmes guitares gĂ©missantes dans ce premier album. Hybrides, elles s’aventurent entre obscuritĂ© et clartĂ© dans l’harmonie la plus totale. MĂȘme si Blondshell s’exprime dans des tonalitĂ©s sombres et mĂ©lancoliques, elle sait se rapprocher de contrĂ©s plus lumineuses et pleines d’espoirs. Tout se passe dans la transparence de ses textes.

 

Benjamin Epps – La grande dĂ©sillusion

Si vous voulez prendre une grande bouffĂ©e de rap old shool, le premier album de Benjamin Epps, La grande dĂ©sillusion, fait un bien fou. Sur des instru’ mĂȘlant esprit vintage et sonoritĂ©s contemporaines, il raconte le monde qui l’entoure avec justesse et un flow complĂštement maĂźtrisĂ©. On ne prend pas trop de risque en disant qu’il a Ă©normĂ©ment de potentiel. Vous pourrez Ă©galement y entendre des invitĂ©s phares du rap jeu tels que Josman, MC Solaar, et Styles P.

 

Yaeji – With A Hammer

Yaeji, autrice-compositrice-interprÚte-DJ coréenne aux influences multiples, revient avec un second album With A Hammer. Toujours aussi surprenante, elle réussit, sans aucun souci, à nous embarquer dans son univers éclectique. Entre explorations électro-pop, rap, puis rafales breakbeat, jungle et techno, aucun genre musical ne semble lui échapper. Yaeji élargit sa palette musicale au fur et à mesure sans jamais perdre de vue sa singularité. Une artiste alternative à suivre de -trÚs- prÚs donc !

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