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DJ Varsovie en PLS à gauche et Tony Turbo qui met le turbo à droite, au Airbnb à Sydney / ©Simon Fascilla
5 octobre 2020

Cascades de feu et sexe en quad : DJ Varsovie et Tony Turbo racontent le Toxic Invasion Festival

par Sylvain Di Cristo

En 2019, le prince noir du camping DJ Varsovie et son ami Tony Turbo étaient invités sur la scène de l’un des plus grands rassemblements australiens de musique extrême, le Toxic Invasion Festival. Un an plus tard, alors que l’édition 2020 est annulée, ils sortent un disque en hommage à cette expérience hors-norme, To Live & Die in Sydney, témoignage d’un week-end intense et inoubliable au cœur du bastion de l’ADM (Australian Dance Music). Devant leur mètre de shots chacun, au Sydney Fire Ball, bar à thème du centre-ville de Lille, ils nous racontent cette incroyable épopée.

« Tous ces corps suant et tatoués s’agitaient comme autant de démons quand brûle l’église. »

Le Toxic Invasion Festival, sacrée aventure ! Comment ça s’est fait ?

DV : C’est une histoire de ouf. Fin 2018, j’étais en coloc avec Michael, un Australien qui était venu à Paris pour suivre des cours de langue, chaque vendredi, alors que l’on organisait l’hebdomadaire réunion des colocs. Il me parlait d’un pote à lui qui faisait partie de l’organisation d’un gros festival. Il me teasait ça comme un dingue, le Michael ! Et comme vous pouvez vous en douter, le festival dont il me parlait, c’était le Toxic ! Un soir, alors qu’il était en skype avec son pote, je me suis incrusté de force dans la conversation (j’étais bourré comme un Russe en décembre) et je l’ai motivé pour qu’il écoute un disque réalisé quelques mois auparavant avec Tony Turbo, il l’a fait et a kiffé. Le lendemain, il nous proposait une date. Dix minutes après, j’appelais Tony pour lui en parler.

TB : Varsovie m’appelle et me dit : « Tony, je sais que tu rêves d’aller en Australie. Cette fois-ci, on y va pour de bon et pas pour cueillir des fruits dans un champ. » J’ai tout de suite accepté, flatté par l’invitation et surtout content que notre musique plaise au public australien pourtant réputé exigeant et élitiste.

Tony Turbo en téléconférence avec ses managers à gauche et DJ Varsovie, heureux comme jamais, à droite / ©Simon Fascilla

Parlez-nous un peu de ce festival, piller de la scène ADM. Vous avez quelques anecdotes, des souvenirs ?

TB : Le TIF, c’est un peu la consécration pour les DJs de ce style, c’est un événement incontournable. Pour moi, le moment le plus mémorable c’est quand je perds DJ Varsovie le premier jour, à peine arrivé sur le site du festival, et je le retrouve en fin de soirée à essayer de piquer le micro du MC du concours de t-shirts mouillés de la soirée d’ouverture. Il hurlait des insanités et des blagues sur l’Australie en se vidant des canettes Monster sur la tête à la Steve Austin.

Comme dit le proverbe australien : « Never too late to burn a buggy, never too late to drop da bass. »

DV : Tony a raison, c’est vraiment un endroit magique, il y a une forme de liberté que l’on trouve nulle part ailleurs. Il y a quatre scènes avec des ambiances différentes et des animations de ouf comme la course de buggy ou le concours de shot vodka-Monster. Je pourrais vous parler de notre pote hollandais Rudolf qui a fini à l’hôpital de Sydney après un bras de fer avec un Tchétchène, mais la plus mémorable reste celle où j’ai couché avec Nicole sur un quad en marche après notre set. Une véritable athlète de sport extrême, Lara Croft, la meuf ! Putain… C’était un autre monde, je suis certain d’avoir senti la jalousie des étoiles (rires coquins).

 

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Parlez-nous un peu de votre set, comment s’est déroulé la rencontre avec le public australien ? (Ndlr : à ce moment-là, Tony se perd dans une explication sans fin, un charabia technique d’initié que nous avons préféré ne pas retranscrire ; DJ Varsovie lui fait remarquer et tente une traduction)

DV : Franchement, on appréhendait un peu. C’est vrai que ce n’est pas notre public habituel, on ne savait pas si les Australiens allaient accrocher mais la suite a plutôt joué en notre faveur. Quand on a balancé « DreamCatcherz » (qui, par ailleurs, est sur le disque), j’ai senti une sorte de communion, tous ces corps suant et tatoués s’agitaient comme autant de démons quand brûle l’église, comme les fidèles d’une secte galvanisés par l’appel de leur gourou, je n’aurais qu’une phrase à dire sur mon ressenti : « Join the cult of sound ! »

DJ Varsovie, une release dans ce style est plutôt inattendue de ta part. Quel rôle Tony Turbo vient jouer dans tout ça ? Quel a été votre processus de création à distance ?

DV : Nous nous sommes intéressés à l’ADM sur le tard, c’est vraiment le booking qui a déclenché en nous un véritable amour pour cet univers, pour les cascades de feu sur la scène Terminator, pour les filles, sexy et fières, maniant la machette comme 1 000 Lara Croft au combat, pour les Range Rover qui tombent du ciel, quand le drop s’amorce. Comme dit le proverbe australien : « Never too late to burn a buggy, never too late to drop da bass. »

TB : À la base, ou devrais-je dire « à la basse » (rires), il m’a parlé de cette musique qu’il ne connaissait pas trop mais il savait que j’avais grandi avec des mentors comme DJ Furax et Patrick Jumpen. J’apportais la partie plus technique, et lui, ses mélodies dont il a le secret. Les morceaux ont éclos plutôt instinctivement, on s’envoyait des maquettes et quand on a été proche du résultat final, DJ Varsovie est venu de Toulon à Bruxelles et on a fignolé les morceaux ensemble. Energy drink dans une main, carte de Sydney dans l’autre.

En espérant que la crise du coronavirus touche à sa fin l’année prochaine, pourra-t-on compter sur vous pour mettre le feu lors de l’édition 2021 ? Et c’est quoi la suite pour vous alors ?

DV : Écoute, si le Toxic revient en 2021, tu pourras compter sur nous pour venir en tant que festivalier, j’ai une revanche à prendre sur le concours de shot et je donnerais tout pour revoir Nicole, mais qui sait si le festival reprendra ? Quoi qu’il arrive, nous emportons avec nous un superbe souvenir dans la tombe. Sacrée Nicole…

TB : Quelle question ! Bien sûr que tu pourras nous y retrouver ! Mais pour le moment, on met un peu l’ADM de côté. On a monté un groupe, VOL 2045. C’est l’occasion pour nous de faire les morceaux pop dont on rêvait, une sortie de variété française futuriste qui combine nos deux univers. Mais on n’a pas dit notre dernier mot, on a encore des morceaux pour faire vibrer les clubs…

DV : La seule chose que je peux vous dire, c’est que ce sera une belle saloperie…

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