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18 novembre 2021

🔊 Ce nouvel album frontal, massif, mystĂ©rieux de LĂ©onie Pernet

par Brice Miclet

La chanteuse LĂ©onie Pernet continue ses explorations sonores avec son nouvel album, Le Cirque de consolation, sorti aujourd’hui. Et c’est une vraie rĂ©ussite.

Chronique issue du Tsugi 145 : les grandes énigmes de la musique, disponible en kiosque et en ligne.

C’est un fait : LĂ©onie Pernet aime prendre des risques. Elle sait dĂ©sĂ©quilibrer les rythmes de ses chansons, les malmener pour finalement les faire retomber sur leurs pattes. Elle sait chanter sur la brĂšche de la justesse et crĂ©er de l’incertitude. En cela, son second album Le Cirque de consolation est une vraie rĂ©ussite. La chanteuse, productrice et multi-instrumentiste française, devenue l’un des fers de lance du label InFinĂ©, dĂ©laisse quelque peu l’exclusive langue anglaise pour la marier au français, confĂ©rant Ă  ses chansons une forme de mysticisme, les peuplant de paysages inventĂ©s. Jusqu’à se rĂ©fĂ©rer au long poĂšme Les Chants de Maldoror du Comte de LautrĂ©amont (1869) sur le titre du mĂȘme nom. Nous sommes donc prĂ©venus : voici un album dense, complexe, qui trouve ses instants de repos dans les compositions instrumentales comme « Vowel » ou l’excellent « IntĂ©rieur NĂ©gro ».

 

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Au milieu de l’électronique, Le Cirque de consolation est hantĂ© par des lieux difficilement identifiables, des percussions venues d’Orient, des chƓurs pouvant parfaitement surgir de monastĂšres ensevelis, si bien qu’on ne sait plus trĂšs bien oĂč le situer dans le monde. Tant mieux. Car il ne faut pas se fier au single envoyĂ© en Ă©claireur, « Hard Billy », qui aurait tout Ă  fait eu sa place sur le premier album, Crave, paru en 2018. Ici, le changement de direction musicale est total, privilĂ©gie le frontal, le massif et le mystĂšre. À l’instar du titre « Il pleut des hommes », une montĂ©e en tension qui rappelle que LĂ©onie Pernet chĂ©rit les morceaux linĂ©aires, hors formats. CorĂ©alisĂ© par le musicien et arrangeur rennais Jean-Sylvain Le Gouic, ex-Juveniles, Le Cirque de consolation se fout Ă©perdument des genres et des adjectifs, ne rĂ©pondant qu’aux envies d’aventures sonores de son autrice. Quitte Ă  nous perdre parfois pour mieux nous retrouver et nous emmener loin, trĂšs loin de nos certitudes musicales. 

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