CÉL: « La musique ne s’arrête jamais à Beyrouth » | INTERVIEW
Lors du festival Les Escales à Saint-Nazaire, nous avions accueilli la DJ libanais CÉL sur le plateau de Tsugi Radio, avant d’aller profiter de ses sets au Club 360. À la lumière du conflit meurtrier qui sévit toujours au Moyen-Orient et qui semble même s’exporter, on avait pu en parler avec elle.
Après Gaza, Israël a exporté sa guerre au Liban. Après la mort de 12 jeunes sur le plateau du Golan occupé et annexé par Israël, Benjamin Netanyahou avait annoncé une ‘réponse sévère’. Celle-ci est venue mardi soir avec le bombardement, dans la banlieue de Beyrouth, du domicile d’un responsable du Hezbollah. Puis par le bombardement, mercredi à Téhéran (Iran), du domicile de chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Le conflit touche désormais la Palestine, la Syrie, l’Iran et donc le Liban.
Au festival Les Escales, sur le plateau de Tsugi Radio, on avait pu parler à la DJ libanaise CÉL, qui jouait ce week-end là dans le cadre du dispositif Globe-Trotter. Au fil d’une interview où on a parlé de ses sets, d’influences, de la scène électronique libanaise en général, on a aussi eu l’occasion de parler de la situation géopolitique/guerre qui touche aussi le Liban.
Voilà l’émission en entier ci-dessous.
Et ci-dessous, un extrait de l’interview de CÉL retranscrit à l’écrit.
Tsugi : Tu es originaire du Liban, et il faut rappeler que le Sud-Liban est marqué par le conflit meurtrier entre le Hezbollah et Israël depuis plusieurs mois. Avec des milliers de victimes et des centaines de décès. À quoi sert la musique et l’art en général dans ces moments-là ? »
CÉL : Le peuple libanais est un peuple qui n’arrête jamais de faire la fête. Même si le pays est en train d’être détruit, ils vont toujours continuer à faire la fête.
…Malgré les explosions, les guerres…
CÉL : …Les luttes politiques, les crises économiques, ils s’en foutent. C’est un peuple qui a une joie de vivre. Ils sont là pour vivre, et non pas juste pour galérer ! They’re very confident people, they don’t back down*. On va pas arrêter de vivre à cause d’un truc pareil, mais on est tous very aware** de ce qui se passe, on est tous aussi vocal qu’on peut l’être***, avec les contacts qu’on a. On est une grande diaspora et on fait de notre mieux. Mais la musique ne s’arrête jamais à Beyrouth, ça c’est sûr ! »
*(C’est un peuple confiant et sûr, qui ne recule pas)
** (Très au courant)
*** (On en parle autant qu’on peut)
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Tsugi Radio a également pu capter l’un des sets de CÉL lors de ce week-end au festival Les Escales. On vous laisse avec 1h45 de bonheur et de fête :