Chronique : Alex Banks — Illuminate

Si votre truc, ce ne sont pas ces dis­ques qui puent la rue et qui don­nent l’impression d’avoir été conçus dans l’urgence par des gamins sous-éduqués bien en peine d’analyser leur pro­pre tra­vail, alors vous serez peut-être ten­tés de jeter une oreille sur le pre­mier album d’Alex Banks, un jeune pro­duc­teur bri­tan­nique qui a suivi des cours de musi­colo­gie à West­min­ster avant de se lancer dans la musique de pub puis de se ravis­er, se rap­pelant qu’il n’y avait pas que l’argent dans la vie et que plus jeune, il avait pris son pied en dansant sur de la drum’n’bass. Après deux ans de tra­vail con­scien­cieux et réfléchi, Banks est revenu avec un album entre dub­step et 2‑step chirur­gi­cal, telle­ment bien pro­duit qu’il ferait pass­er Bur­ial pour un gros dégueu­lasse. En dépit de tout ce qu’on a dit en préam­bule – qui pou­vait laiss­er penser qu’on allait défon­cer ce pau­vre Banks –, Illu­mi­nate serait même un très bon album, s’il n’y avait pas ces trois morceaux (sur dix) avec Eliz­a­beth Bern­holz au chant, qui sem­blent avoir été placés là pour faire plaisir au Comité pour la pro­mo­tion des fjords norvégiens. Presque un sans-faute donc. (Gérome Dar­mendrail)