Chronique : Anstam — Stones And Woods

Anstam, c’est le genre de type qu’on ne croise pas trop en soirée. Parce qu’il a peur de venir, parce qu’il ne com­prend tou­jours pas ce que “swag” veut dire alors que le terme est déjà ringard et qu’il est sus­cep­ti­ble de provo­quer un silence gêné dès qu’il tente de faire la con­ver­sa­tion. Un type bien, en somme. Lars Stoewe a for­cé­ment un secret. Son Dis­pel Dances, très estimé, avait fait de lui l’un des derniers mes­sagers d’une musique du cor­tex, vouée à être décor­tiquée, analysée, pesée, réfléchie, et finale­ment avalée avec moult efforts. Stones And Woods, qu’on se le dise, n’est pas franche­ment un tour­nant pop. “Hand­some Dances The Dance” colle l’auditeur au beau milieu d’un labyrinthe post-apocalyptique et totale­ment impéné­tra­ble, cette bande orig­i­nale techno-bass-IDM a de quoi faire per­dre tout sens com­mun. Le fan­tôme d’un Aphex Twin, péri­ode Ven­tolin, se serait-il per­du dans le corps d’un jeune pro­duc­teur alle­mand de bass music ? Sur le papi­er, l’équation se tient, “The Her­ald & The Lamb” messe funèbre entamée avec le sens des ambiances d’un Tim Exile, la con­firme. Cet album est une machine à fris­sons, à mon­stres robo­t­iques post-Fukushima, et à nébuleuses mor­tifères. Un excel­lent remède à la super­fi­cial­ité. (Math­ias Riquier)

Stones And Woods (50 Weapons/La Baleine)