Chronique : Black Lips — Underneath The Rainbow

Il y a trois ans, les Black Lips fai­saient appel à Mark Ron­son et sor­taient leur disque le plus pop, le plus girly et sans doute le plus réus­si, Ara­bia Moun­tain, lais­sant for­cé­ment sur le car­reau quelques fans reprochant au groupe d’être moins garage qu’avant. Ces derniers ne seront pas mécon­tents de décou­vrir que pour son sep­tième album, le groupe d’Atlanta n’a pas poussé plus loin le bou­chon de l’expérience pop. Nous aus­si, finale­ment. La sit­u­a­tion aurait pu finir par mal tourner.

Sur le papi­er, Under­neath The Rain­bow est séduisant: retrou­ver ses racines sud­istes, en faisant cette fois appel pour la pro­duc­tion au bat­teur des Black Keys, Patrick Car­ney – un peu comme si les Stones avaient enchaîné Sticky Fin­gers après After­math. À l’écoute, le disque tient à peu près ses promess­es. Il est pois­seux, sent le maïs gril­lé, la NASCAR, la coun­try et Lynyrd Skynyrd, mais sans tout à fait renier le son garage-punk d’antan. On a l’impression que les Black Lips n’osent pas y aller franche­ment, jouant les équilib­ristes, tirail­lés entre l’envie de faire leur disque sud­iste et de dérouler ce qu’ils maîtrisent le mieux: des morceaux nerveux tran­scendés par des mélodies faciles. Le souci, c’est que finale­ment, ce sont ceux-là qu’on retient. (Gérome Darmendrail)

Under­neath The Rain­bow (Vice Records/Warner Music)