Chronique : Clinic — Free Reign

Clin­ic avait tout pour car­ton­ner : il a devancé tout le monde (1997) dans la réin­ter­pré­ta­tion post-punk, a été signé sur Domi­no, label star des années 00, bien avant les net­te­ment plus lucrat­ifs Franz Fer­di­nand, Arc­tic Mon­keys ou Kills, mais le groupe de Liv­er­pool est inex­plic­a­ble­ment passé entre les gouttes de la notoriété. La faute sans doute au côté insai­siss­able de la bande, qui se planque façon Res­i­dents der­rière des masques, et à sa fâcheuse ten­dance à ne jamais repass­er les plats, préférant vari­er les reg­istres à chaque sor­tie. Ce nou­v­el album (le sep­tième) est, comme à chaque fois, plus que recom­mand­able, qui voit Ade Black­burn et ses com­pars­es s’arrêter au ray­on “expérimentation/machines”. Clin­ic s’est auto­pro­duit mais, pour ne pas se louper, a embringué Daniel Lopatin (Oneo­htrix Point Nev­er) pour mix­er le tout. Pas si loin de la scène psyché-lysergique améri­caine école War­locks, Free Reign soigne ses atmo­sphères en osant tous les grands écarts : sax­o­phone et car­il­lons côtoient élec­tron­ique noise et syn­thés hébétés, des radi­a­tions cos­miques se mêlent à des mélodies jazzy, des enfants cri­ent dans la cour de l’école quand King Kong vient faire la nique à Sun Ra. On croise vrai­ment du beau monde dans ce Clin­ic. Et si c’était le groupe le plus sous-estimé d’Angleterre ? (Matthieu Recarte)

Free Reign (Domino/Pias)