Chronique : Débruit — From The Horizon

Sor­ti avant l’été dans des for­mats qui défient l’entendement (vinyle en édi­tion lim­itée ou ver­sion numérique), ce pre­mier album nous a presque nar­gués, de loin. Le pro­duc­teur parisien, exilé à Lon­dres puis Brux­elles, a pris le temps. Parce qu’à trop se press­er, on laisse sou­vent des morceaux de soi en chemin. From The Hori­zon, dans la moin­dre de ses mod­u­la­tions sonores, ne sonne comme rien de con­nu. Au début, on flippe un peu, tout habitués que nous sommes à écouter des char­rettes de groupes qui ne pren­nent jamais de sor­ties d’autoroute. Déjà, il faut s’attendre à enten­dre l’Afrique frap­per à la porte. Ça change de la musique de blanc-bec qui fait mal aux oreilles. Puisqu’il faut décrire pour mieux définir, dis­ons que cet hybride breakbeat-footwork-juke-hip-hop à la sauce “der­boukas et sam­ples d’oud décen­trés” se situerait quelque part entre Machine­drum, Spoek Math­am­bo et Nosaj Thing. De l’oisiveté baléarico-capverdienne de “Frère” à la talk box folle de “Afro Booty Musique”, il y a un flot d’idées qui ne sont pas d’ici. Ni vrai­ment de là-bas, d’ailleurs, mais elles sont en tout cas ter­ri­ble­ment inédites. (Math­ias Riquier)

From The Hori­zon (Civ­il Music/Differ-Ant)