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12 décembre 2013

Chronique : Discodeine – Swimmer

par rédaction Tsugi

Au vu de leur dernier EP, la capacité de Pilooski et Pentile à convoquer les émotions les plus érectiles chez les mélomanes ne faisait guère de doute. Mais l’impatience a parfois laissé place à l’inquiétude, tant on sait le mal qu’un deuxième album peut faire aux parcours des musiciens, fussent-ils géniaux. Nous voilà rassurés dès la première écoute de ce Swimmer, un petit bijou, non mieux encore, une pierre angulaire du clubbing haut de gamme. Discodeine, ou l’art de composer une électro pointue quoiqu’enlevée, voire parfois carrément badine. Leur excellent premier album éponyme, sorti il y a deux ans, fait presque office d’exercice d’échauffement tant celui-ci semble abouti jusque dans les moindres détails. Swimmer, ce sont neuf morceaux et un interlude chiadés, subtils et sensuels, raffinés jusqu’à l’extrême.

Tout au long du disque, la petite pincée de tropicalisme chère à un Mickey Moonlight vient agrémenter la recette addictive du duo?: alliance de basses sombres et distordues, pour l’aspect sexualisant, mixée à des pads acidulés, pour l’aspect élégant. Résultat?: on plonge dans l’univers des deux orfèvres français dès l’ouverture “Seabox”, chantée par Matias Aguayo, complice de cette drague sonore, et déjà habitué à mettre son auditeur en transe au moyen de quelques simples murmures. Kevin Parker de Tame Impala, lui, sonne comme un John Lennon sous GHB sur l’entêtant single “Aydin”. Sans rien retirer à son talent, on constatera tout de même que sa tâche a été largement simplifiée par une production des plus classieuses, sur laquelle certains maîtres tels que, au hasard… Omar Souleyman, n’auraient sans doute pas craché. De quoi flatter notre libido, et même accompagner quelques séances love, aussi bien sur les plages de sable fin (“Dry By”, “Dive Wet”), que sur la plage arrière d’un Hummer (“Sip Slow”, “Liquid Sky”, “Plum Blossom”). Swimmer réincarne cet éternel paradoxe?: faut-il rentrer et conclure avec celui ou celle qu’on a séduit(e) toute la soirée, ou continuer de tripper devant les baffles du club?? Discodeine ranime ce délicieux dilemme. Dès lors, il devient d’utilité publique de ne pas tarir d’éloges. À dire vrai, on a même passé plusieurs écoutes à chercher un défaut à ce disque, juste comme ça, pour le principe… On n’en a pas trouvé. (David De Araujo)

Swimmer (Dirty/Pschent)

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