Chronique : Dooley‑O — O.G. Status

Pourquoi Dooley‑O reste-t-il un éter­nel out­sider du hip-hop, sachant qu’il rappe et déniche des sam­ples pour des tonnes de con­frères depuis plus de vingt ans ? Signé chez Sol­id Records, Stones Throw, Good Foot ou encore Lewis, il change une fois encore de crèmerie pour un disque qui débor­de de col­lab­o­ra­teurs. C’est avec Bla­cas­tan, autre secret très bien gardé du genre, qu’il entame un tun­nel de rap East Coast bien funky, et plutôt laid­back dans l’esprit. Le piano à la cool de “Ghet­to Queen”, soutenu par un sax en fin de morceau, ou la basse nébuleuse de “Nobody Smilen” ne sont pas là pour nous flouter la vue, mais pour accom­pa­g­n­er une bonne vadrouille urbaine au crépuscule.

Cet anti­dote de cinquante min­utes aux effets néfastes du rap des années 10 est ent­hou­si­as­mant, d’autant plus qu’il est admin­istré par quelqu’un qui con­naît son sujet. Par con­tre, si vous voulez du gros tank sonore archicom­pressé, fau­dra repass­er. Et c’est peut-être pour ça que Dooley‑O n’explosera pas non plus ce coup-ci, mais vu le niveau du pro­duit, vaut mieux que ça reste dans la famille. Le bon hip-hop, c’est un peu comme un bon coin à bolets, ça ne se refile pas comme ça.

O.G. Sta­tus (Sleed­iz)