Chronique & écoute : The Chemical Brothers — Born In The Echoes

Si on omet une B.O (Han­na) et un album live, il aura fal­lu cinq ans avant que The Chem­i­cal Broth­ers ne se décide à revenir sur le devant de la scène. On ne peut que se réjouir qu’ils aient pris du temps car ce disque est le résul­tat d’un tra­vail métic­uleux qui, entre rythmes sac­cadés et langueur spir­ituelle, est un éton­nant témoignage d’une car­rière entamée il y a plus de vingt ans. Le puis­sant “Taste Of Hon­ey” répond tel un écho apaisant à “Go”, l’hymne tur­bu­lent en fea­tur­ing avec Q‑Tip. Les deux titres sem­blent à des années-lumière mais tout l’enjeu du disque est là : réus­sir à créer un ensem­ble har­monieux avec ce qui sem­ble pour­tant s’accorder dif­fi­cile­ment. Et juste­ment, au milieu de l’album, se trou­ve l’inattendu “Just Bang”, dont la déto­na­tion sur­prend d’abord mais se révèle vite une petite mer­veille, entre tech­no et per­cus­sions solaires, sus­cep­ti­ble de nous entraîn­er sans que l’on s’en rende compte dans une danse macabre. Sur cet album qui se veut aus­si celui de la col­lab­o­ra­tion, le final grandiose invite Beck sur “Wide Open” pour un moment entre nos­tal­gie et espoir can­dide. En par­lant d’espoir, si on ne sait pas où seront Ed Simons et Tom Row­lands dans cinq ans, on gardera volon­tiers Born In Echoes comme panse­ment s’il s’avère être le dernier album du duo. (Nora Djaouat)

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