Chronique : Franck Roger — Extensions Of Yesterday

Si l’on devait retenir une qual­ité du Parisien Franck Roger, ce serait sans doute la ténac­ité. Activiste deep house depuis le début des années 2000, il a tou­jours batail­lé pour défendre la musique en laque­lle il croy­ait, là où cer­tains l’avaient enter­rée un peu trop vite. Mais les temps changent et le suc­cès inter­na­tion­al du bon­homme et de son label Real Tone n’est qu’amplement mérité. Après un pre­mier album passé rel­a­tive­ment inaperçu en 2006 — sor­ti aux États-Unis et au Japon mais pas en France, c’est dire le marasme qui rég­nait à ce moment-là — le revoici en mode long for­mat et cette fois chez Cir­cus Com­pa­ny. Per­fec­tion­niste, Franck Roger a con­fec­tion­né un véri­ta­ble album, racon­tant une his­toire grâce à des tracks pos­sé­dant cha­cun une forte per­son­nal­ité. Citons pour com­mencer le “tube” de l’album “Sands Of Time”, morceau de deep house authen­tique mag­nifique­ment inter­prété par le com­plice Man­del Turn­er. Mais Franck Roger n’est pas que cela, et nous invite égale­ment dans du dis­co futur­iste (“Cal­ix­to”), de la deep house dub­by (“Gos­san­do”, “Fri­day”), des bombes dance­floor (“Ten­sion”) ou onirique (“Sur­round­ed”), mais aus­si dans des exer­ci­ces midtem­po tan­tôt aqua­tique (“Back With Your Love”) tan­tôt hip-hop (“This World Don’t Go Round”). Dans une époque où trop d’artistes pon­dent des albums bâclés à la final­ité “carte de vis­ite”, Franck livre lui un disque sincère, réfléchi et mature. (Nico­las Bresson)

Exten­sions Of Yes­ter­day (Cir­cus Company/La Baleine)