Chronique : Fredo Viola – The Turn
Voici un disque à part. Les mots soprano, musique de chambre et religieuse vous foutent les chocottes ? Voyons. Et si on rajoute Radiohead, Boards Of Canada, Robert Wyatt et un soupçon de pop ? Normalement, vous devriez être suffisamment intrigués pour aller y jeter une oreille. Fredo Viola, Italo-Américain né à Londres, utilise sa voix pure et classique à la manière d’un peintre, superposant, imbriquant les mille tonalités de son organe génial sur des morceaux produits à base de bruits, d’instruments électroniques ou acoustiques. Comme chez Sigur Rós, le langage, sur la plupart du disque, est un véritable charabia mélodique. Mais pour comprendre et apprécier l’élégance à part de Fredo Viola, il faut aussi le regarder. Réalisateur, il pense sa musique en images.
Un appareil photo et quinze secondes de vidéo lui suffisent pour concevoir ses petits films musicaux, magiques, poétiques, superposant là aussi les plans comme sur une toile, créant la mélodie à l’image et au mouvement. Avec The Turn, Fredo Viola apporte un souffle nouveau à l’électronica et redore les blasons du classique. Classe. (Emma Belasco)
The Turn (Because/Warner)