Chronique : Gold Panda — Half Of Where You Live

Il y a trois ans avec son excel­lent pre­mier album Lucky Shin­er, l’Anglais de Peck­ham (dans le sud-est de Lon­dres) et sa mèche folle s’étaient retrou­vés cat­a­pultés dans une case chill­wave réduc­trice, jus­ti­fiée par un amour cer­tain pour le patch­work sonore. Aujourd’hui, le genre même a dis­paru mais Gold Pan­da revient avec son style com­pos­ite fait d’électronica rêveuse et de house organique, transper­cées ici et là de petites inspi­ra­tions ori­en­tales. On pense par­fois à Nico­las Jaar et à Four Tet pour la finesse et la richesse déli­cate des tableaux oniriques qu’ils cisè­lent cha­cun dans leur coin, ou même au Ves­per­tine de Björk pour cer­tains univers plongés dans les neiges éter­nelles (le splen­dide “S950”). Si l’on flirte par­fois avec la bande orig­i­nale Nature & Décou­vertes (“My Father In Hong Kong 1961”, pas foli­chon), Gold Pan­da s’en sort tou­jours habile­ment grâce notam­ment à des ryth­miques abon­dantes et appuyées. Pour­tant à force de retenue, il passe hélas à côté de quelques vrais tubes (la mon­tée avortée de “Reprise”). Le résul­tat n’en reste pas moins d’une classe effarante.

Half Of Where You Live (Notown/Ghostly/La Baleine)

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