Chronique : Housemeister — OP‑1

Mar­tin Böhm n’a jamais été con­nu pour ses pro­duc­tions enlevées et sa créa­tiv­ité débridée. Son créneau est sim­ple : une élec­tro régres­sive, qui brasse tous les sous-genres les plus acces­si­bles de la bass et dance music.

Mal­gré ce pedi­gree, le qua­trième album de House­meis­ter opte pour une for­mule assez irrévéren­cieuse et élève presque sa pro­pre débil­ité au rang d’art punk : qua­torze titres dont peu dépassent les trois min­utes, pour seule machine un mini-synthé OP‑1 comme s’il n’y avait finale­ment besoin de rien d’autre pour faire du son, et le tout enreg­istré par-dessus la jambe au gré des tournées et des lives.

Expédi­tif, aléa­toire mais déli­cieuse­ment furieux, OP‑1 se suf­fit à lui-même et ses pas­tich­es fréné­tiques pour­raient être le pen­dant jouis­seur des expéri­ences sur le hip-hop et le pop art d’un James Fer­raro, la dis­tance con­ceptuelle en moins. Inter­change­ables au pos­si­ble, ces petites vignettes qui s’enchaînent sans tran­si­tion font pour­tant mouche, et on se sur­prend à goûter plusieurs fois à celles dont le groove est le plus per­vers (“Mon­tre­al”, “Man­ches­ter” ou “Barcelona”, du bon crachin 8‑bit). Mal­gré sa rai­son d’être anec­do­tique, OP‑1 est finale­ment assez rad­i­cal pour nous épargn­er le raco­lage auquel le pro­duc­teur alle­mand nous a habitués. (Thomas Cor­lin) 

OP‑1 (Boysnoize/La Baleine)