Chronique : Kölsch — 1977

Longtemps la série des max­is Spe­ich­er sur Kom­pakt Extra a été le con­tre­poids 4/4 des sor­ties Kom­pakt. Au label maître, le raf­fine­ment et l’intelligence ; à la sous-division, le dance­floor. Mai­son d’invités, où beau­coup passent pour un morceau ou deux au fil des ans, Spe­ich­er a ain­si recueil­li à trois repris­es le pro­lifique Danois Rune Reil­ly Kølsch, que d’aucuns con­naîtront sous les pseu­dos de Rune DK ou Ink And Nee­dle. Mais c’est bien la mai­son mère Kom­pakt qui com­pile aujourd’hui ses trois con­tri­bu­tions en lui adjoignant une grosse poignée d’inédits.

De quoi per­me­t­tre à celui qui porte le nom de la bière favorite de la ville de Cologne de sor­tir un copieux et curieux pre­mier album, où la tech­no se fait joueuse, mutine, emprun­tant aus­si bien ses influ­ences à un loin­tain passé trance qu’à cer­taines sonorités dignes de Boys Noize, se pare par­fois d’une esthé­tique au goût dou­teux, avant de fil­er fis­sa sur une autoroute 4/4. On ne retrou­vera pas ici la classe d’un Michael May­er ou l’art de la répéti­tion de Voigt & Voigt, mais on dansera sans réfléchir. Déjà ça. (Benoît Car­reti­er)

(Kompakt/Modulor)