Chronique : Mensch — Mensch

Une poignée de dis­ques infec­tieux (l’excellent Taut­en en 2008), des presta­tions live flam­boy­antes, quelques col­lab­o­ra­tions de haut vol (Mansfield.TYA, entre autres) : Vale Poher fait par­tie depuis 2005 des fig­ures les plus crim­inelle­ment ignorées de la scène indépen­dante française. Fin 2009, sans label, plan­tée par sa bat­teuse la veille d’un con­cert, elle réadapte son set en quelques jours avec sa bassiste (Carine Di Vita, autre tri­marde de l’ombre croisée notam­ment dans le sil­lage de Spade & Archer et du label Jar­ring Effects) à l’aide d’une vieille boîte à rythmes. Le con­cert aura finale­ment lieu et l’urgence de la sit­u­a­tion soud­era défini­tive­ment les deux Lyon­nais­es, qui relan­cent la machine sous le nom de Mensch.

Deux ans après un maxi élas­tique et décharné à la manière du DFA des pre­mières heures, Vale et Carine élèvent défini­tive­ment le stan­dard avec ce pre­mier album porté par un son de basse félin (le mix­age de Krikor n’y est sans doute pas pour rien). Loin des piperies électro-rock et des crossovers laborieux, Men­sch se rap­proche davan­tage d’une ath­lé­tique mise à jour du légendaire Grab That Gun des Cana­di­ennes de The Organ : un disque sec, nerveux, acide, qui s’écoute le cœur ser­ré et la rage au ven­tre. Haute­ment recom­mandé. (Lelo J. Batista)

Men­sch (Tsuna­mi Addiction/Modulor)