Chronique : Nick Waterhouse — Holly

Pour qui était suff­isam­ment fou pour en douter, Nick Water­house con­firme. Qu’il est un soul­man comme son époque en pro­duit peu, que son excel­lent pre­mier album n’était pas qu’un coup de chance, que der­rière ses gross­es mon­tures se cache un alchimiste capa­ble de faire cop­uler le rhythm’n’blues de Stax avec le garage-rock tex­an. Son deux­ième album Hol­ly est la suite logique et atten­due (les mau­vais­es langues diront con­v­enue) de Time’s All Gone. Écrit dans un ves­ti­aire de Rennes, pen­dant ses tournées de pro­mo, ce disque sent bon l’urgence et le grif­fon­nage de textes sur papi­er brouil­lon. For­cé­ment ça lui con­fère un groove sec, brut de décof­frage. Pas for­cé­ment sexy, mais dia­ble­ment racé.

Les dix morceaux sont des hom­mages revendiqués à ses idol­es Sam & Dave ou encore Solomon Burke, devant qui Water­house n’a pas à rou­gir. D’un irré­sistible vibra­to sur des cocottes de gui­tare tout droit sor­ties de la surf music (“High Tid­ing”), au sax­o­phone agres­sif quoique entê­tant (“This Is A Game”), Water­house fait taper du pied sur le par­quet. Facile. Même ses bal­lades ont de faux airs de fête et des relents d’Al Green (“Let It Come Down”, “Hands On The Clock”). Les orgues omnipré­sents finis­sent de con­stituer la mar­que de fab­rique du prodi­ge cal­i­fornien qui, s’il n’a certes rien inven­té, sait faire taire les par­ti­sans du “c’était-mieux-avant”. Il paraît qu’on appelle ça le tal­ent. (David de Araujo)

Hol­ly (Inno­v­a­tive Leisure/Because)