Chronique : Wild Beasts — Present Tense

Le suc­cès cri­tique et com­mer­cial de Smoth­er, son troisième album paru en 2011, a para­doxale­ment mis le quatuor de Leeds dans l’embarras. Quelle direc­tion pren­dre pour un groupe qui a tou­jours su éviter la red­ite, mal­gré un style “art” aisé­ment recon­naiss­able? Après quelques mois de recul et de réflex­ion, ils ont décidé de con­fi­er à leurs com­pa­tri­otes Lexxx et Leo Abra­hams la pro­duction de ce nou­veau disque, dont les ambiances très élec­tron­iques sont claire­ment annon­cées par “Wan­der­lust”.

S’ils ont un temps envi­sagé d’abandonner com­plète­ment leurs gui­tares, les fauves anglais ont finale­ment choisi d’explorer plus avant la voie syn­thé­tique sans renon­cer à leurs racines pop, par­venant ain­si au déli­cat “Sweet Spot”. La voix emblé­ma­tique d’Hayden Thor­pe et la caisse claire de Chris Tal­bot restent les points d’ancrage de morceaux tou­jours moins théâ­traux mais tout aus­si expres­sifs, que l’économie de moyens rend d’autant plus frap­pants (“Daugh­ters”). Sans tomber dans l’aseptisé, le résul­tat est d’un raf­finé qui séduira quiconque saura y prêter l’oreille. (Benoît Repoux)

Present Tense (Domino/Sony Music)