Chronique : Oddateee — Halfway Homeless

Halfway Home­less, vrai­ment : dix ans déjà qu’Oddateee nav­igue dans l’ombre, ignoré de tous mais révéré d’une poignée. On l’avait décou­vert à la toute fin des 90’s, d’abord sur disque, puis sur scène quelques années plus tard, aux côtés de ses potes du New Jer­sey Dälek. Autant être clair : si vous faites par­tie des incon­solables de la vague orig­inelle du hip-hop pour qui aucun mem­bre du Wu-Tang ni de Mobb Deep n’arrivera jamais à la cheville d’Eric B., Ice Cube ou Chuck D, Odd­a­teee pour­rait vous redonner sérieuse­ment goût à l’affaire. Atten­tion cepen­dant, ici pas de nos­tal­gie foireuse façon EPMD ou X‑Clan, et encore moins de bran­lette pseudo-visionnaire à la Saul Williams : Halfway Home­less est un disque résol­u­ment actuel, rad­i­cal et jouis­sif à la fois, à l’image de “The ODD”, tube indé­montable qui ouvre un album auquel il sera inutile de chercher la moin­dre faille.

Allez, en étant vrai­ment pointilleux, on pour­rait éventuelle­ment lui reprocher “The Hood” et “God Body”, deux titres rel­a­tive­ment quel­con­ques. Mais très franche­ment, à ce niveau-là, on aurait même par­don­né une fin d’album bâclée. Indis­pens­able. (Lelo J. Batista)

Halfway Home­less (Jar­ring Effects/Discograph)